Jolie plante. | Hakuna Matata via Unsplash
Jolie plante. | Hakuna Matata via Unsplash

À New York, un stock de 750 millions de dollars de cannabis mais nulle part où le vendre

La DLC la plus triste du monde.

À l'évidence, comme dans tous les États américains où la consommation et le commerce du cannabis ont été légalisés, le marché new-yorkais est des plus prometteurs. Problème: comme nous l'expliquions déjà en début d'année, si la culture a été autorisée dans l'État, les licences pour légalement vendre le cannabis tardent à venir, complications bureaucratiques obligent.

S'est ainsi développé un vaste marché gris de la weed. Mais ces retards à l'allumage sont également un désastre pour les fermes s'étant mises, ces derniers mois, à cultiver l'ex-fruit défendu. Selon Bloomberg, celles-ci seraient assises sur un stock considérable de quelque 150 tonnes de la précieuse fleur, soit une valeur que le site évalue à 750 millions de dollars (731 millions d'euros).

Que faire de ce trésor? Pour l'instant, rien. Et c'est bien le problème: la marijuana est un produit périssable, qui doit être conservé dans des conditions d'humidité et de température précises, et nécessitant de coûteuses installations.

Pour les producteurs ne pouvant se permettre de financer ces dernières, le premier millésime récolté pourrait donc rapidement perdre de sa valeur, gâchant le dur labeur des derniers mois –voire de ces dernières années, pour celles et ceux s'étant longuement préparés à la légalisation.

«La voie d'accès au marché n'est pas claire, s'agace Melany Dobson, patronne de Hudson Hemp, une ferme cultivant 210 hectares de marijuana à deux heures au nord de la ville de New York, auprès du média américain. On nous a répété à maintes reprises que les dispensaires seront ouverts avant la fin de l'année. Nous nous sommes préparés pour ça.»

Cannabis repetita

Comme l'explique Bloomberg, la ferme a les moyens de son rapide développement: la petite entreprise appartient à Abby Rockefeller, fille de David Rockefeller, héritier de la très riche lignée du même nom.

Mais les calculs de son business model étaient basés sur des revenus commençant à tomber en novembre. Non seulement ce ne sera pas le cas, mais la production risque de perdre en valeur et, parce que des tonnes de cannabis peuvent logiquement attirer envieux et as de la cambrioles, le stockage des précieuses fleurs dans un lieu discret coûte cher à la petite entreprise. D'autres n'ont toutefois malheureusement pas ces moyens à leur disposition.

Dans l'État de New York, c'est le bien nommé Office of Cannabis Management (OCM), basé à Albany, qui a été chargé de délivrer ces fameuses licences permettant la vente du produit. Mais il semble que ses exigences bureaucratiques soient trop élevées et trop complexes pour nombre de petits acteurs du marché, ce qui a forcé un juge fédéral à intervenir et à bloquer le processus dans certains coins comme Brooklyn.

Le blocage est d'autant plus douloureux pour les cultivateurs que les législateurs new-yorkais et l'OCM ont fait en sorte de privilégier les petites fermes par rapport aux déjà très gros acteurs du marché national. Rockefeller ou pas Rockefeller, la plupart d'entre elles n'ont donc pas les moyens de jeter leur récolte et d'attendre une année supplémentaire avant de véritablement lancer leur commerce.

Pour les petits producteurs de l'État, qui n'ont pas les moyens de Hudson Hemp de conserver leur culture dans de bonnes conditions, ou de remplir dans la durée les conditions draconiennes exigées par l'OCM, l'enjeu est celui de la survie.

C'est d'autant plus le cas qu'une soudaine abondance de cannabis servant à la confection du très populaire CBD, a fait chuter les prix de leur production actuelle. S'ils ne peuvent écouler leur drogue au prix prévu, certains risquent tout simplement la banqueroute, à court terme.

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