Alors que l'épidémie de Covid-19 semble être sur la pente descendante en Asie et proche de son pic en Europe, les économistes tentent de prédire à quoi ressemblera l'économie après la crise.
Le cas de figure le plus optimiste est celui d'une courbe dite «en V»: l'économie repart à la hausse aussi vite qu'elle a chuté, au fur et à mesure que le confinement s'éloigne et que l'activité revient à la normale. Ce scénario suppose que les mesures prises par les gouvernements soient suffisantes pour compenser la crise, et que le virus ne provoque pas une nouvelle phase d'urgence sanitaire.
Moins favorable mais sans doute plus probable, un rebond «en U»: l'économie reprend, mais plus doucement qu'elle n'a plongé. Un retour à la situation pré-crise n'arriverait alors pas avant la fin 2020.
En France, le Premier ministre a prévenu que la fin du confinement ne se ferait sans doute pas «en une fois, partout et pour tout le monde», mais progressivement. Logiquement, l'économie ne reprendrait pas non plus d'un bloc.
L'éventualité d'une grave récession
Outre cette question du timing se pose celle de l'ampleur des plans de relance, qui ne seront pas forcément suffisants pour soutenir l'activité. Les emplois perdus mettront du temps à être recréés, et les dettes accumulées n'encourageront pas une reprise rapide de la consommation.
La courbe «en U», si elle n'est pas optimale, reste optimiste. Un scénario encore sombre serait une courbe «en L»: les efforts sont trop modestes pour relancer l'économie, qui risque dans ce cas d'entrer dans une période de forte récession, entretenue par la spirale de faillites des entreprises pour qui l'arrêt de l'activité aura été fatale.
Le virus lui-même comme ses effets sont une variable très difficile à prévoir. Nous ne sommes ainsi pas à l'abri d'une courbe «en W»: après la crise, l'économie remonte la pente, avant de retomber une nouvelle fois. Tel est le risque encouru si les mesures d'endiguement du Covid-19 sont levées trop rapidement ou sans précaution. L'épidémie pourrait alors connaître une seconde vague dévastatrice.
Les économistes évoquent une dernière possibilité, celle d'une courbe «en coche» –parfois comparée au Swoosh cher à Nike. Avec ce v moins marqué, l'économie repart très fort pendant quelques mois, portée par l'euphorie de fin de crise, avant de progresser à un rythme plus lent.
Dans ce scénario, favori des analystes de la banque d'investissement Berenberg, nous resterions à un PIB mondial inférieur à son niveau d'avant-crise au moins jusqu'à la fin 2021.