Alors que l'économie mondiale est lentement en train de reprendre sa vitesse de croisière, certains secteurs peinent à sortir du marasme créé par la crise du Covid-19. Avec des productions encore engluées dans la pandémie et une demande qui remonte, les hausses de prix se multiplient.
C'est notamment le cas du cuivre: selon la Bank of America, il est au bord de la pénurie et son cours est sur le point d'exploser. Dans une note, l'analyste en matières premières Michael Widmer pense ainsi qu'une tonne du métal pourrait atteindre les 20.000 dollars (16.600 euros) d'ici à 2025, soit plus du double de son prix actuel.
Tandis que les mines de cuivre sortent difficilement de la crise, la demande pour le métal est tirée par des marchés en forte croissance, comme ceux des batteries de véhicules électriques ou des semi-conducteurs. La tension est telle que Widmer estime que l'inventaire mondial de la matière est à un niveau similaire de celui d'il y a quinze ans –cela ne représente que trois petites semaines de demande.
L'ennui, c'est que le cuivre n'est pas la seule matière première à connaître une forte hausse des prix. La pandémie ayant à la fois bouleversé l'offre et la demande, ce ne sont pas uniquement les marchés de matériaux rares qui sont déséquilibrés: le bois de construction, par exemple, voit lui aussi son prix exploser.
Risque d'inflation
Aux États-Unis, les confinements ont décuplé l'intérêt pour la rénovation et la construction de maisons, et donc la demande de bois. Résultat, le prix des planches a fortement augmenté. Vox explique que les 1.000 pieds-planches de bois (2,3 mètres cubes) valent désormais près de 1.000 dollars, contre 200 à 400 dollars d'ordinaire.
Le gouvernement des États-Unis surveille la situation avec attention, relate le New York Times, afin de s'assurer que cela ne se transforme pas en inflation généralisée: les conséquences pourraient être importantes pour le grand plan d'investissement dans les infrastructures lancé par le président Biden.
Pour l'instant, la Réserve fédérale des États-Unis (Fed) affirme ne pas être inquiète et suppose que si des pics de prix intempestifs sont à prévoir à mesure que la consommation remonte, ils ne devraient être que temporaires.
Cependant, si ces hausses du prix du cuivre, du bois, mais aussi de l'acier ou du pétrole, devaient s'installer plus durablement que ne le prédit la Fed, elles pourraient bien se répercuter sur les consommateurs et, avec les sommes faramineuses injectées par les gouvernements dans leurs économies, enclencher un problématique cycle d'inflation.