Alors que la pandémie menace de faire des ravages aux États-Unis, la question de la survie du système économique du pays, poumon du reste du monde, se pose déjà. Certain·es officiel·les n'hésitent ainsi déjà pas à brandir des chiffres terrifiants.
James Bullard, patron de la branche de St. Louis de la US Federal Reserve Bank (Fed), a prédit que le taux de chômage pourrait atteindre 30% lors du second trimestre 2020, avec une chute abyssale de 50% du PIB lors de la même période.
Le pays affichait fièrement, depuis quelques temps, la robustesse de son plein emploi: le coronavirus risque de faire éclater en mille éclats cet enviable tableau. Les États-Unis pourraient ainsi battre un record de chômage de 24,5% datant de 1933, en pleine Grande dépression.
Pour offrir une perspective plus récente, les sans-emplois représentaient 10,2% de la population active américaine en 2009, le gros de la crise des subprimes à peine passé.
Records historiques
Donald Trump, critiqué pour sa gestion d'une crise dont il n'a pris la mesure que très tardivement, a récemment demandé aux États de ne pas publier leurs propres statistiques.
Goldman Sachs, elle, n'a pas eu cette pudeur: selon une note interne, l'armée des sans-emplois pourrait gagner 2,25 millions de membres dans la semaine qui vient. Les précédentes annonces étaient déjà catastrophiques, avec une hausse brutale de 33% de personnes supplémentaires en recherche d'emploi.
Le pays se met donc en branle pour tenter, comme il le peut, d'amortir le choc. La Fed, dont James Bullard a expliqué qu'elle jetterait toutes ses forces dans la bataille, a déjà tenté –sans grand succès malgré la force des mesures– de calmer mi-mars des marchés en chute libre.
Des aides directes aux entreprises sont également en préparation, mais les discussions bipartisanes préalables à ces renflouements massifs ont, le 21 mars, achoppé au Congrès sur l'aspect trop discrétionnaire et trop peu restrictif des sommes à distribuer par le Trésor américain.