Après la pluie... | Omid Armin via Unsplash
Après la pluie... | Omid Armin via Unsplash

Rassurez-vous, nous sommes à l'aube d'une ère de forte croissance

Les économistes anticipent une reprise étourdissante.

Depuis plusieurs semaines, une vague d'optimisme s'est emparée des économistes. Le 15 mars, la Banque de France a relevé à 5,5% sa prévision de croissance de l'économie française pour 2021, contre 5% précédemment, et anticipe notamment un net rebond de la consommation à partir du troisième trimestre.

Au niveau mondial, l'OCDE estime que la croissance rebondira de 5,6% cette année, contre 4,2% en décembre. Concernant les États-Unis, la banque Morgan Stanley mise désormais sur une croissance vertigineuse de 8,1% en 2021, du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale.

Pour les analystes, tous les signaux sont au vert. La vaccination, d'abord, qui permettra d'alléger les contraintes sanitaires et de faire repartir l'économie. Et ça peut aller très vite: on l'a vu l'an dernier lors du déconfinement, où le PIB a bondi de 18,2% au troisième trimestre.

On peut penser aussi que les Français auront envie de se faire plaisir après autant de sacrifices, en consommant plus de restaurants, de loisirs et de voyages. Atout France prévoit ainsi un rebond de 25% du tourisme en 2021 par rapport à l'an dernier.

Cette reprise sera d'autant plus forte que les ménages ont accumulé un énorme surplus d'épargne: 130 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année 2020, soit plus que le plan de relance du gouvernement (100 milliards).

Surtout, l'argent déversé par les gouvernements va mécaniquement se trouver dans l'économie. Les 1.900 milliards de dollars promis par Joe Biden ont ainsi dopé les marchés financiers, avec un Dow Jones en hausse de 64% sur un an.

Reprise en V

Aujourd'hui, près de la moitié (48%) des gestionnaires de fonds interrogés par Bank of America s'attendent à une reprise en V, contre 10% en mai 2020, rapporte CNN.

À tel point que l'on s'inquiète désormais d'une possible surchauffe et d'un retour de l'inflation. Plusieurs secteurs sont déjà en tension, comme les matières premières et le fret maritime, affecté par une pénurie de conteneurs.

Dans une interview au journal allemand Handelsblatt, relayée par Courrier International, l'ancien chef économiste du FMI Olivier Blanchard estime ainsi que le plan de relance américain est «bien plus important que nécessaire» et qu'il pourrait réveiller «le monstre de l'inflation».

L'inflation est certes une aubaine pour les emprunteurs avec, en premier lieu, les États qui voient ainsi leur dette mécaniquement diminuer. Mais elle pourrait aussi inciter les banques centrales à relever leurs taux d'intérêt, ce qui serait à l'inverse une catastrophe pour les gouvernements lourdement endettés.

Ce scénario semble cependant exclu pour le moment: la Réserve fédérale américaine a promis, le 18 mars dernier, de maintenir sa politique accommodante au moins jusqu'en 2023.

Plus d'inflation, plus de croissance: de quoi expliquer l'étonnante sérénité des marchés alors que nous sommes toujours en pleine crise et que les dettes publiques et privées battent des records.

Le chômage et les faillites d'entreprises ont connu une baisse en trompe-l'œil en 2020, mais personne ne sait ce qu'il adviendra une fois que la perfusion des mesures de soutien se tarira.

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