Nouvel exercice fiscal, nouveaux ennuis: aux États-Unis, le vote du budget est souvent le théâtre d'une véritable guerre de position entre Démocrates et Républicains.
Cette année, c'est le plafond de la dette qui est au centre des débats. La minorité républicaine menée par Mitch McConnell souhaite à tout prix s'opposer aux augmentations des dépenses prévues par l'administration Biden et refuse d'élever ce plafond.
Si le plafond de la dette n'est pas relevé, les États-Unis ne pourront plus emprunter et se retrouveront donc en défaut de paiement: de la sécurité sociale aux salaires des fonctionnaires, nombre de dépenses publiques pourraient ainsi se retrouver bloquées.
Certains économistes estiment qu'il existe une solution simple à cette crise: frapper une pièce valant mille milliards de dollars et aller la déposer dans les coffres de la banque centrale, afin de pouvoir continuer de dépenser en toute tranquillité.
Si cette solution peut paraître complètement absurde, une loi américaine donne bien au secrétaire du Trésor le droit de frapper des pièces en platine de la valeur de son choix.
Solution platine
Cette loi votée en 1995 était à l'origine simplement destinée aux collectionneurs de pièces, qui se plaignaient du prix des pièces commémoratives en platine. L'idée était de permettre à l'État de frapper plus de pièces en platine et de les vendre aux amateurs afin d'en faire baisser les prix.
Seulement, sans le vouloir, cette loi a théoriquement offert au gouvernement la possibilité de créer quasi instantanément autant de monnaie qu'il le désire.
Inventée en 2011, la solution de la pièce de mille milliards est devenue populaire en 2013, lorsque Barack Obama s'est trouvé dans la même position que Joe Biden aujourd'hui.
Si cette idée est en grande partie agitée par des économistes afin de montrer l'absurdité du rituel de l'affrontement autour du plafond de la dette, elle a été soupesée jusqu'au plus haut sommet de l'État.
Barack Obama raconte qu'elle faisait bien partie des portes de sortie de toute dernière chance envisagées en 2013, au pinacle de la crise. Mais hier comme aujourd'hui, il n'y a que très peu de chances pour que cette solution soit mise en œuvre. La Maison-Blanche a déclaré à Politico qu'«il n'y a qu'une seule option viable: le Congrès doit lever ou suspendre le plafond de la dette».