Une entreprise cherche à embaucher à Arlington, le 16 aout 2021. | Olivier Douliery / AFP

Une entreprise cherche à embaucher à Arlington, le 16 aout 2021. | Olivier Douliery / AFP

Aux États-Unis, la suppression des allocations chômage ne fait pas remonter l'emploi

Cette mesure se révélerait même contre-productive.

Des deux côtés de l'Atlantique, la reprise économique post-pandémie est menacée par une situation surprenante: certaines industries font face à une sérieuse pénurie de main-d'œuvre.

Les emplois à forte pénibilité et faibles rémunérations, en particulier, peinent à trouver de nouvelles recrues –c'est notamment le cas dans la restauration et l'hôtellerie. Pour y remédier, un MacDonald's américain tente même d'employer des jeunes âgés de 14 ou 15 ans.

Aux États-Unis, le Parti républicain dispose d'un coupable tout trouvé, souvent pointé du doigt dans d'autres pays friands de cet argument: l'augmentation des aides fédérales destinées aux personnes sans-emploi afin de soutenir les ménages à bas revenus pendant la pandémie.

Depuis quelques mois, cette allocation peut s'élever jusqu'à 300 dollars (235 euros) par semaine et par personne en situation de chômage. Une somme trop élevée pour certains membres de la classe politique, qui estiment que ce soutien financier décourage le retour à l'emploi.

Vingt-cinq États républicains ont donc décidé de mettre fin à leur propre programme d'allocations supplémentaires dès cet été, alors que celui qui a été décidé au niveau fédéral n'est censé s'arrêter qu'en septembre. Mais la mesure n'a pas eu l'effet escompté.

Retour de bâton

Les statistiques du ministère du Travail montrent même que l'emploi dans les États ayant supprimé ces allocations bonus a augmenté légèrement moins vite que dans ceux qui les ont maintenues. Il a respectivement progressé de 1,33% et 1,37% entre juin (mois lors duquel la plupart des États ont décidé de supprimer leurs aides) et juillet.

Le choix de couper ces aides pourrait empirer la situation économique là où il a été fait. Alors que les revenus de millions de ménages ont diminué, mais que l'emploi n'est pas reparti à la hausse, les économies des États concernés pourraient souffrir non seulement d'un manque de main-d'œuvre, mais encore d'une baisse de la consommation.

Le Washington Post souligne que si le volume de recrutement n'a pas changé, sa nature a en revanche été modifiée. L'embauche des ados (moins à même de recevoir des allocations chômage) a en effet baissé en faveur de celle des 25 ans et plus.

Si l'augmentation des allocations est certainement l'une des raisons qui expliquent cette pénurie, une partie des économistes invoquent une série d'autres hypothèses: la garde des enfants reste difficile là où les écoles restent fermées. Certaines personnes ont aussi pu profiter de l'occasion offerte par la pandémie de repenser leurs perspectives de carrière. Le fait que les salaires stagnent à des niveaux très bas, le minimum fédéral étant inchangé depuis douze ans, pourrait aussi émousser la motivation des candidats au retour à l'emploi.

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