La disparition de Kim Jong-il, papa de Kim Jong-un et très gros acheteur de cognac, n'a fait aucun mal au marché de l'eau-de-vie de vin française.
Vieux d'un demi-millénaire, notre brandy national continue de rayonner en France comme à l'étranger: un total de 204,2 millions de bouteilles se sont écoulées dans le monde en 2018, pour un chiffre d'affaires de 3,21 milliards d'euros (+1,9% en valeur par rapport à l'année précédente).
Flambée des températures
De quoi regarder l'avenir avec espoir? Pas vraiment: en provoquant des étés plus longs et plus chauds, les bouleversements climatiques menacent très directement la matière première du cognac, à savoir le raisin –et en particulier le cépage nommé Ugni blanc.
Petites maisons comme géants du secteur (Pernod Ricard, LVMH, Rémy Cointreau et désormais Jay-Z, propriétaire avec Bacardi de la maison D'Ussé) doivent désormais adapter leurs cultures pour sauver leur juteux business.
Comme le relate Bloomberg, Pernod Ricard et le Bureau national interprofessionnel du Cognac investissent des centaines de milliers d'euros dans des cultures expérimentales pour trouver, à force de croisements et d'analyses génétiques, la vigne capable de résister à la chaleur sans perdre de son acidité, un élément primordial du processus de distillation.
Les marques de cognacs étant vendues et marketées pour leurs saveurs particulières, comme le sont les vins, une modification pourrait irriter les nez et palais de la clientèle toujours plus nombreuse de la boisson, notamment aux États-Unis et en Asie.
«Si vous savez mettre en bouteille mais qu'il n'y a plus de produit à y verser, c'est la fin de l'histoire», met en garde Guillaume de Guitaut, ambassadeur de la marque Hennessy.