Cette année, Noël s'annonce très difficile pour les boutiques qui profitent habituellement de la période pour rééquilibrer leurs comptes. Si, pour le grand public, il faudra attendre encore quelques semaines pour que la saison des fêtes ne débute réellement, les commerces de détail s'activent dès la mi-octobre afin d'être achalandés à temps pour le début des courses de Noël.
Seulement, l'espoir de laisser en 2020 les conséquences logistiques de la pandémie de Covid-19 s'est évaporé et les chaînes d'approvisionnement sont encore totalement désorganisées. Usines fermées, pénurie d'énergie, ports incapables de gérer l'afflux de porte-conteneurs: les commerces sont incapables de s'assurer d'avoir suffisamment de stock pour les deux derniers mois de l'année.
Pour ne rien arranger, Amazon a récemment annoncé ses plans de recrutement pour la période de Noël, et les chiffres sont impressionnants. En France, l'entreprise souhaite embaucher 12.000 saisonniers; au Royaume-Uni, elle annonce 20.000 recrutements; aux États-Unis, 150.000.
Ian Wright, le directeur de la Food and Drink Federation, une organisation représentative des producteurs de nourriture et de boissons outre-Manche, estime que ce recrutement de masse est un «coup fatal» pour les entreprises plus petites. «Il n'y a pas un grand réservoir de travailleurs britanniques qui attendent qu'on se batte pour eux. Dans beaucoup d'endroits, c'est incroyablement difficile de trouver de la main-d'œuvre pour Noël», explique-t-il.
3.500 euros de prime à l'embauche
Le Royaume-Uni est victime d'une pénurie de main-d'œuvre particulièrement sévère, et peu d'entreprises sont capables de concurrencer Amazon sur le marché de l'emploi. En effet, le géant dont les finances n'ont pas souffert du virus, bien au contraire, offre de solides primes à la signature.
À Leeds et Dunfermline, les recrues peuvent toucher une prime de 1.500 livres (1.775 euros) pour un contrat de quelques mois. À Weybridge, dans le Surrey, ce bonus s'élève à 2.000 livres (2.370 euros). La plus haute prime est offerte par l'entrepôt d'Exeter qui propose 3.000 livres (3.555 euros).
Si Amazon compte bien faire face quitte à écraser la concurrence, les commerces de détail préviennent donc que les consommateurs doivent se préparer à ne pas trouver tout ce qu'ils souhaitent dans leurs étals –en particulier aux rayons des jouets les plus demandés.
«Si vous savez déjà ce que vous voulez acheter à vos enfants à Noël, n'attendez pas décembre ou vous devrez partir à la chasse dans tout le pays», prévient Gary Grant, le fondateur de The Entertainer, le plus grand vendeur de jouets indépendant du pays.