Panique à San Francisco. | Maarten van den Heuvel via Unsplash

Panique à San Francisco. | Maarten van den Heuvel via Unsplash

Pourquoi le vol à l'étalage fait paniquer San Francisco

Épidémie de larcins ou opportunisme politique?

La criminalité est devenue le sujet politique central à San Francisco. Il n'est toutefois pas question de drogue, ni d'armes à feu, ni même de violence: ce qui agite les médias et le personnel politique est un délit qui semble être bien inoffensif, le vol à l'étalage.

Pendant l'été, plusieurs vidéos montrant des voleurs partir avec leur butin, parfois en plein jour et sous les regards de la sécurité, ont imposé le sujet dans la campagne pour l'élection du gouverneur de Californie. Le candidat républicain et ancien maire de la quatrième plus grande ville de Californie, Kevin Faulconer a ainsi accusé les autorités d'être trop laxistes.

Malgré les démentis du gouverneur en place concernant l'explosion de ce type de délit, la controverse s'est installée. Début octobre, Walgreens, la plus grande chaîne de pharmacies du pays, a annoncé qu'elle allait fermer cinq magasins dans la ville du fait du «vol à l'étalage organisé».

Les journalistes locaux sont néanmoins sceptiques face aux explications de Walgreens, qui prévoyait déjà en 2019 de fermer 200 magasins et a depuis été durement frappé par la pandémie.

Laxisme ou pauvreté?

Les colonnes Opinion du Washington Post ont même titré que «San Francisco est devenu le paradis des voleurs à l'étalage». Cet article estime que la responsable de l'explosion des vols à l'étalage est la Prop 47, une loi de 2014 fixant la démarcation entre vols criminels et délictueux à 950 dollars. La droite estime que cette loi constitue dans les faits une dépénalisation des petits larcins.

Pourtant, le phénomène n'est pas purement californien. Lors des trois dernières décennies, les vols ont beaucoup chuté aux États-Unis, mais la part des vols à l'étalage a augmenté. En 2019, d'après les chiffres du FBI, 22% des vols aux États-Unis étaient à l'étalage, contre 13,8% seulement en 2000.

D'ailleurs, un autre article du Washington Post estime que l'augmentation des petits vols n'est pas le résultat d'un problème de sécurité, mais une conséquence économique de la pandémie et des pertes de revenus qu'elle a provoqué, poussant plus de personnes à voler pour pouvoir manger.

D'après Rachel Shteir, autrice d'un livre dédié au sujet, ce n'est pas la première fois qu'un emballement médiatique a lieu autour de ce délit. Au XIXe siècle, explique-t-elle à Bloomberg, la population était fascinée par des cas de vol à l'étalage commis par des femmes de la classe moyenne.

Chacun y trouvant les significations politiques qu'il veut, il y a de fortes chances que cela continue.

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