Début octobre, l'Organisation mondiale du commerce tranchait un vieux dossier. En ne cessant pas de subventionner Airbus, l'Union européenne a faussé le marché et défavorisé Boeing, a jugé l'OMC, offrant aux États-Unis le droit d'imposer un total de 7,5 milliards de dollars de taxes douanières sur les produits européens de son choix.
Parmi ceux-ci, le vin français –trésor national s'il en est. Il sera taxé à hauteur de 25%, et non de 100%, comme Donald Trump le laissait entendre en août après la mise en place par le gouvernement Philippe de la «taxe GAFA».
Pour quelques degrés de plus
Toutes les régions viticoles ne souffriront pas uniformément de cet impôt-représailles. Celui-ci se base sur une vieille législation américaine, qui durant des décennies a différencié vins de table et vins de dessert, ces derniers titrant à plus de 14% d'alcool.
Comme l'explique le New York Times, ce sont les vins légers, ne dépassant pas les 14 degrés, qui seront concernés par le «tariff» –donc la quasi-intégralité de la production française. Les vins espagnols et allemands sont visés par la même règle, mais ceux provenant du Portugal ou d'Italie, plus grand producteur mondial en volume, échappent à la décision américaine.
Pour les consommateurs et consommatrices américaines, le résultat logique sera une hausse des prix finaux des vins taxés à l'importation. Les cavistes pourraient alors essayer, à des degrés divers, d'éponger le surcoût en rognant sur leurs marges.
L'un d'eux évoque une hausse de 10%, un confrère parle de 30%, en prenant en compte l'intégralité de la chaîne. Dans un cas comme dans l'autre, le pinard hexagonal risque de perdre un peu de sa superbe face à ses concurrents.