Avec Elon Musk, le facepalm est quasi permanent –même s'il est loin d'être la seule personnalité publique à provoquer ce genre de réaction. Devant la justice, il a affirmé qu'il ne voulait être le patron d'aucune entreprise, rapporte The Verge. Ce qui est tout de même assez cocasse de la part de celui qui est actuellement PDG et «technoking» de Tesla, mais aussi patron et directeur technique de SpaceX.
L'homme le plus riche du monde vient aussi de prendre les rênes de Twitter, dont il est en train de décupler chaque défaut tout en tentant d'en inventer d'autres. Mais qu'on se rassure, c'est temporaire, indique CNBC.
«À terme, j'espère [...] trouver quelqu'un pour diriger Twitter», a-t-il ainsi déclaré, précisant aussi qu'il comptait «passer moins de temps» du côté de la firme à l'oiseau bleu.
Ces propos, Elon Musk les a tenus lors d'un procès portant sur les extravagantes primes qu'il a touchées en 2018 et qui ont contribué à faire de lui la personne la plus riche du globe: l'actionnaire Richard J. Tornetta a décidé de poursuivre à la fois Tesla et Elon Musk, estimant que son statut de patron de la société avait eu une influence non négligeable sur la nature des montants qui lui ont finalement été versés.
C'est qui le patron?
En guise de défense, Elon Musk a expliqué qu'en réalité, contrairement à ce que laissaient indiquer les intitulés des postes occupés dans ses différentes sociétés, il n'y exerçait pas réellement un job de patron. «Chez SpaceX je suis avant tout responsable de l'ingénierie liée aux fusées; chez Tesla, de la technologie à laquelle les voitures doivent leur succès», a-t-il déclaré.
Prêt à tout pour ne pas passer pour un patron, il a ajouté: «Le rôle de PDG est souvent vu comme un poste de businessman, mais en réalité, ma fonction consiste davantage à développer des technologies qui changent les choses, et que nous disposions d'une équipe d'ingénieurs incroyables qui soient capables d'atteindre ces objectifs.»
Les avocats de Richard J. Tornetta ont également interrogé Elon Musk à propos d'une information selon laquelle il aurait sollicité plus d'une cinquantaine d'employés de Tesla –principalement des ingénieurs travaillant sur le système Autopilot–, afin qu'ils l'aident dans ses nouvelles fonctions à Twitter.
Ce dont le patron se défend, affirmant que ces propositions étaient faites sur la base du volontariat, en dehors des heures de travail. Comme si Elon Musk était le genre de type à qui il était possible de dire non.
Moulin à vent
Comment se déroule la semaine type d'Elon Musk?, s'interroge Business Insider, qui a souhaité aller au-delà des déclarations de l'intéressé (qui affirme travailler «cent-vingt heures par semaine», soit environ dix-sept heures par jour). Avec tant de fonctions à remplir, fait-il vraiment du bon boulot, ou se contente-t-il de brasser de l'air?
On est en droit de se poser la question. Car si Elon Musk tweete de façon hasardeuse, s'il vire les employés qui le osent critiquer, s'il propose des conditions de travail inhumaines et s'il n'écoute absolument pas les avertissements des personnes plus expertes que lui, il est en revanche difficile de savoir ce que le tycoon apporte de positif à ses sociétés.
L'homme est actif, c'est un fait, mais à quel dessein? «S'il disait qu'il travaille vingt-quatre heures par jour, il serait impossible de le contester», écrit Business Insider, qui ajoute que Musk «est l'exemple parfait du patron moderne: un mix chaotique de microgestion et d'absentéisme grassement rémunéré».
Avec Elon Musk, on tient l'exemple le plus extrême d'un patron qui ne se comporte pas comme devrait le faire un patron –ce que confirme l'exemple récent de Twitter, qu'il ne dirige pas comme un PDG, mais comme un utilisateur ayant 100 millions d'abonnés. «Résultat: il se focalise sur des problèmes qui n'existent pas afin de satisfaire... personne», conclut Business Insider avec autant d'amertume que de clairvoyance.