Des dégâts humains et matériels, du chaos et de la peur: les tempêtes hivernales Dudley puis Eunice, qui touchent coup sur coup cette semaine l'Europe du Nord avant de fondre sur la France, ne semblent pas être a priori une excellente nouvelle pour les populations qui les essuieront.
Après #Dudley suivra #Eunice, qui apportera vendredi des rafales de l'ordre de 100 à 120 km/h généralisées de la @RegionNormandie aux @hautsdefrance. Au Royaume-Uni, on attend 110 à 140 km/h et beaucoup de neige. Restez informés▶️https://t.co/CSYEovTI83 pic.twitter.com/yAw5jqBdsG
— VigiMétéoFrance (@VigiMeteoFrance) February 16, 2022
Ainsi nommées par le MetOffice britannique, Dudley et Eunice arrivent pourtant peut-être au meilleur moment: l'Europe traverse depuis des mois une crise énergétique que ces vents puissants pourraient quelque peu alléger.
Fourniture de gaz russe en baisse et craintes que les choses n'empirent en cas de conflit ouvert en Ukraine, nucléaire français plongé dans une profonde crise qui implique l'ensemble du continent et impose la relance de très polluantes centrales à charbon, factures énergétiques qui explosent pour les industries comme pour les particuliers: la situation est si délicate que certains experts n'ont pas écarté le risque de black-outs.
Coup de tabac
L'une des causes de ce marasme est météorologique: l'arrivée des énergies renouvelables, et avant que des solutions de stockage des excédents ne soient implantées, rend la production énergétique européenne en partie –en partie seulement– tributaire des conditions du ciel.
Or, Dudley et Eunice vont notamment souffler fort sur le nord du Royaume-Uni comme sur l'Allemagne, deux des pays européens ayant installé le plus grand nombre de «fermes à éoliennes».
Selon Bloomberg, ces vents puissants pourraient faire atteindre des records à la production électrique des éoliennes du nord de l'Europe, et ainsi offrir un répit à des marchés de l'énergie européens sous grande tension.
Par nature, il s'agit néanmoins d'un répit de courte durée. Parce qu'il correspond à une période souvent synonyme de grands froids donc de consommation électrique élevée, il n'aura rien de négligeable: c'est un temps précieux gagné sur le printemps et la détente qu'il promet.
Bloomberg note également que c'est un répit conditionnel: si un vent fort est bien sûr une excellente chose pour la production électrique des parcs d'éoliennes, celles-ci peuvent être endommagées par de trop puissantes bourrasques, et disposent généralement de sécurités les mettant à l'arrêt en cas de risque trop élevé.