Chez Rheingans Digital Enabler, un cabinet allemand de conseil qui développe des sites web et des plateformes d'e-commerce, une horloge digitale affiche tous les jours le temps de travail restant. À 13 heures, le message «#High5 #feierabend» s'affiche: c'est la fin de la journée.
À l'origine de ces journées raccourcies, Lasse Rheingans, directeur général de la société depuis 2017. L'Allemand a décidé de passer de huit à cinq heures le temps de travail quotidien de son personnel, tout en maintenant les salaires et les congés au même niveau. Les seize membres de l'entreprise commencent à 8 heures du matin et peuvent partir dès 13 heures.
Bénéfice partagé
Selon Lasse Rheingans, les salarié·es fournissent le même travail au cours d'une semaine de 25 heures de pleine concentration que pendant une semaine plus classique de 40 heures, lors de laquelle le staff peut se laisser aller à des distractions, comme flâner sur Facebook.
Pour optimiser le temps passé au bureau, le cabinet a mis en place des mesures radicales: la messagerie professionnelle est limitée et contrôlée deux fois par jour, les réunions ne doivent pas dépasser 15 minutes et les réseaux sociaux sont interdits au bureau.
Rheingans, dont la société a été rentable dès sa première année complète d'activité, soutient que le bénéfice d'un tel changement de paradigme est partagé. Ses employé·es sont plus à l'aise et produisent un travail de meilleure qualité, pour une clientèle qui doit certes s'adapter mais semble dans l'ensemble favorable à l'idée. En outre, les journées plus courtes stimulent fortement le recrutement, sur un marché de l'emploi parfois serré en Allemagne.
Travailler moins pour produire autant, voire davantage, est le nouveau credo de certaines entreprises. C'est notamment le cas de Microsoft au Japon, où la firme a annoncé une augmentation exceptionnelle de 40% de sa productivité après être passée, pendant un mois de test, à 4 jours de travail par semaine contre 5 auparavant pour l'ensemble de son personnel, le tout sans réduction de salaire.