Stress, dépression, perte de confiance en soi: le comportement tyrannique de votre boss, alternant les sautes d'humeur et les hurlements insupportables, peuvent considérablement affecter votre bien-être, mais aussi vos performances.
Cette situation n'a malheureusement rien d'exceptionnel: aux États-Unis et en Grande-Bretagne, près de la moitié des personnes salariées ont déclaré avoir déjà quitté un emploi à cause du comportement de l'individu qui les supervisait. Elles ont bien fait.
Se laisser marcher sur les pieds trop longtemps n'implique pas seulement une réticence à se rendre sur son lieu de travail: cela peut aussi engendrer de profonds traumatismes. Une étude sur l'excès de surveillance menée en 2017 a révélé que les personnes qui travaillaient sous la direction d'un·e chef·fe perfide présentaient des symptômes aux «similitudes frappantes avec celles diagnostiquées sur des patients atteints de trouble de stress post-traumatique».
Pour se protéger de ces attaques, encore faut-il déceler les comportements que l'on peut qualifier de «tyranniques». Le Workplace Bullying Institut propose une liste de vingt-cinq habitudes prises par les patron·nes qui cherchent à intimider leurs employé·es, allant du mensonge à la manipulation en passant par les changements d'humeurs incontrôlés.
15% des boss sont psychopathes
Si votre supérieur·e n'éprouve aucun remords après un comportement abusif, vous avez peut-être effectivement affaire à une personnalité psychopathe. «Ce que nous avons constaté, c'est qu'un patron qui abuse est gravement blessé par ses propres comportements. À moins qu'il n'ait des tendances psychopathiques», déclare la docteure Manuela Priesemuth, autrice d'une étude menée par l'université de Villanova.
Les psychopathes «ne se soucient pas vraiment de la valeur sociale parce qu'ils se foutent vraiment des autres», explique Priesemuth. Si votre patron·ne appartient aux 15% des boss psychopathes que la chercheuse a déterminés, c'est selon elle «très mauvais pour vous».
Quelques solutions existent pour contrer un·e chef·fe pathologiquement insensible qui vous oprime. Vous pouvez signaler son comportement, essayer de lui en parler, vous dire que c'est temporaire, voir le côté absurde de son attitude ou, pourquoi pas, agir de manière passive-agressive, comme le suggère une enquête menée par le professeur Bennett Tepper de l'université d'État de l'Ohio.
Ignorer la haine que cette personne déverse toute la journée serait une forme de résistance; manier le sarcasme; dire oui quand on pense non; ne pas s'énerver frontalement, mais penser très fort qu'on la déteste aiderait à se sentir mieux en travaillant à ses côtés et à passer au-dessus de cette violence, selon Tepper.
Mieux encore, avoir ce type de réaction, qui peut au passage agacer votre patron·ne pourrait, selon l'enquête, augmenter votre popularité auprès de vos collègues qui, comme vous, aimeraient adopter une telle posture insoumise.
Mais, pour les cas extrêmes, mieux vaut parfois quitter délibérément son poste, avec un gros doigt d'honneur en guise de pot de départ.