Alors que la pandémie de Covid-19 continue de ravager les États-Unis, avec près de 4.000 décès quotidiens, Joe Biden a annoncé, le 14 janvier, souhaiter mettre en place, le plus rapidement possible après sa prise de fonction, un plan massif de soutien de l'économie américaine.
Ce package budgétaire d'urgence ne sera que le premier d'un plan en deux phases dont la seconde, axée sur une relance à plus long terme, sera dévoilée en février. Le montant de cette première enveloppe devrait donner le tournis aux pourfendeurs de dette: ce sont 1.900 milliards de dollars (1.564 milliards d'euros) que la paire Biden-Harris cherche à mettre sur la table.
L'envoi d'aides directes de 1.400 dollars aux Américains, qui s'ajouteront aux 600 dollars votés en décembre pour atteindre la somme totale de 2.000 dollars pour laquelle les démocrates avaient alors milité sans succès, sera l'un des postes de dépense les plus importants.
Les aides financières fédérales aux chercheurs d'emploi devraient également connaître un important boost de 25%, avec des versements de 400 dollars par semaine, contre 300 actuellement. Le dispositif sera prolongé jusqu'en septembre, comme le moratoire sur les expulsions, quand la campagne de vaccination nationale permettra à l'économie de se relancer plus franchement.
Autre point important, tant en termes économiques que politiques: le salaire minimum fédéral pourrait être porté à 15 dollars, contre 7,25 dollars actuellement. En outre, 350 milliards de dollars seront distribués aux États ou aux collectivités locales, 170 milliards seront injectés dans l'éducation nationale, 70 milliards dans les programmes de test et de vaccination contre le Covid-19.
«Build back better»
«La crise de la souffrance humaine est devant nous, et nous ne devons pas perdre une minute. Nous devons agir, et nous devons agir maintenant», a expliqué le président élu, flanqué de sa vice-présidente, lors d'une conférence de presse.
Joe Biden a tenu à couper l'herbe sous le pied de celles et ceux qui s'affoleront de telles dépenses. «Je sais que ce que je vous ai décrit a un coût, mais ne pas le faire nous coûterait bien plus cher. Le consensus chez les économistes est que nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de ne pas faire ce que je propose.»
Logiquement applaudi par une partie des démocrates, le plan s'attirera sans doute les foudres de certains édiles, notamment mais pas seulement républicains. Certains d'entre eux cependant, comme le Sénateur de Floride Marco Rubio, ont d'ores et déjà apporté un franc soutien public à certaines des mesures annoncées.
Ces urgences passées, Joe Biden et Kamala Harris devraient présenter en février la seconde phase de leur plan pour l'économie du pays, nommé Build Back Better («Mieux reconstruire»), et axé sur des transformations à plus long terme –dépenses en infrastructures, transition énergétique, actions pour l'équité raciale.