How could I get some dead presidents | Agê Baros via Unsplash
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L’Amérique n’a plus peur de la dette, elle devrait se méfier

Depuis quelque temps, certains économistes et politiques relativisent l’importance des déficits publics.

Depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, une grande partie de ses décisions ont été dictées par l'idée de réduire la dette publique, comme le gouvernement l'explique à chaque coup de canif dans les dépenses publiques.

Toutefois, si la France, et l’Union Européenne continuent de jurer par cette baisse de la dette, un autre son de cloche se fait entendre aux États-Unis. Comme l’ont observé le Wall Street Journal et le New York Times, de plus en plus d'hommes et de femmes politiques et d’économistes estiment que, finalement, les déficits publics, ce n’est pas si grave.

Le déclencheur de cette série d'articles est un discours d’Olivier Blanchard, l’ancien chef économiste du FMI devant l’AEA, l’American Economic Association. Blanchard a affirmé que la dette publique n’était pas un problème puisque les taux d’intérêt auxquels les États emprutent sont très faibles et que tant qu’ils restent inférieurs au taux de croissance de la valeur de la production, il n'y pas de risque d’effet boule de neige.

Pour le New York Times, cette affirmation est un revirement complet pour le FMI, comme si «un ancien pape déclarait soutenir le diable». Un changement de paradigme qui serait la preuve d’une nouvelle orthodoxie budgétaire donnant moins de place au efforts de remboursement.

Investir dans le futur

Toutefois, selon Axios, les pro endettement ont tendance à sélectionner soigneusement les arguments qui les arrangent. Dans une note publiée après son speech, Blanchard présice qu’il ne prône pas l’endettement à tout va. «La dette publique est mauvaise, mais elle n’est pas catastrophique. Elle peut être utilisée mais doit l’être à bon escient», détaille-t-il.

C’est aussi dans ce sens que va Jonathan Levy, professeur d’économie à l’université de Chicago: «Il y a un évident risque d’inflation. Mais il faut le mettre en balance avec d’autre risques. Quel serait par exmple le risque politique d’une croissance qui ne distribue pas assez les richesses quand on sait à quel point cela participe à l'émergence des populismes dont nous sommes témoins?». L’endettement ne doit donc pas être un tabou, tant qu’il participe à diriger l’économie dans une direction viable.

Une mauvaise interprétation de cette gestion de la dette est par exemple celle de Donald Trump: son gouvernement a augmenté les dépenses tout en baissant les impôts pour les riches alors que l’économie est en bonne santé. Cela dope la croissance mais fait exploser le déficit, pour des dépenses qui ne semblent pas nécessaires vus les bons indicateurs économiques. Lorsque la croissance ralentira – et ça arrivera forcément un jour–, comme l’argent n’aura pas été dépensé dans les infrastructures, l’éducation ou la transition écologique, la situation pourrait devenir intenable.

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