Actuellement, seuls deux trains par jour circulent entre Londres et le continent européen: un vers Bruxelles, l'autre vers Amsterdam. | Lex van Lieshout / ANP / AFP

Actuellement, seuls deux trains par jour circulent entre Londres et le continent européen: un vers Bruxelles, l'autre vers Amsterdam. | Lex van Lieshout / ANP / AFP

Eurostar, en lutte pour sa survie, appelle le gouvernement britannique à l'aide

La compagnie dénonce une inégalité de traitement avec le secteur aérien.

Avec plus d'un an de retard, l'opérateur ferroviaire transmanche Eurostar a inauguré le 26 octobre son premier service direct entre Amsterdam et Londres. Un train qui a pratiquement circulé à vide. «Il n'y avait quasiment personne à bord», se lamente un salarié interrogé par l'Express.

Pas de fanfare ni de tapis rouge pour accueillir les voyageurs au terminus de la gare de Londres St-Pancras, comme le veut la tradition. Cette triste ambiance reflète la déconfiture de la compagnie, qui explique «se battre pour sa survie».

Selon un bilan publié par Getlink, la maison-mère d'Eurotunnel, le nombre de passagers qui ont traversé la Manche à bord d'un Eurostar a chuté de 89% en un an au troisième trimestre 2020.

Actuellement, seuls deux trains par jour circulent entre Londres et le continent européen: un vers Bruxelles, l'autre vers Amsterdam. Avant le début de la pandémie, il y avait encore cinquante trains par jour, rapporte le site Euractiv.

Des trains supplémentaires devraient être mis en service pour les vacances de Noël, mais d'autres, comme ceux prévus vers Chambéry, Bourg-St-Maurice ou Albertville, ne partiront sans doute pas, les stations de ski françaises restant fermées au moins jusqu'en janvier.

Inégalité de traitement

Selon le journal The Guardian, le patron d'Eurostar, Jacques Damas, aurait écrit en personne au ministre anglais des Finances, Rishi Sunak, pour demander un soutien financier. La société fait valoir que le secteur de l'aviation a reçu plus de 1,8 milliard de livres sterling [2 milliards d'euros] de fonds publics britanniques, et dénonce une inégalité de traitement, étant donné que le train s'est progressivement établi comme un concurrent direct de l'aviation pour les trajets courts.

Les syndicats britanniques sont sur la même longueur d'onde. «Eurostar remplit une fonction cruciale dans le trafic international», affirme Mick Cash, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs du rail, de la mer et des transports (RMT), qui rappelle que les services de l'entreprise fournissent des milliers d'emplois directs et indirects.

«Il est inacceptable qu'Eurostar, un service respectueux de l'environnement et un phare pour l'avenir du transport ferroviaire, ne puisse pas compter sur le même soutien financier que les aéroports britanniques», s'offusque le syndicaliste, soulignant que, sur les mêmes trajets, ses trains émettent jusqu'à 90% de gaz à effet de serre en moins que les avions. Eurostar demande également une révision de la redevance à payer pour l'utilisation de la liaison entre le tunnel sous la Manche et Londres.

Hormis le coronavirus, Eurostar pourrait aussi pâtir des perturbations liées au Brexit, dont les négociations arrivent dans leur phase ultime (la date butoir pour la période de transition est fixée au 31 décembre). Du côté français, c'est le silence radio. Bien que son premier actionnaire soit la SNCF, l'entreprise franco-britannique ne semble pas espérer une quelconque aide de l'État français. Pas sûr que dans ce contexte, le projet de fusion avec Thalys prévu pour 2021 soit sur les bons rails.

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