Nouveaux venus sur le marché bancaire, les acteurs de la fintech ont le vent en poupe. En Europe et dans le monde, les néobanques telles que N26, Chime, SoFi ou Varo fleurissent et entendent révolutionner la manière dont nous gérons notre argent.
Si elles se démarquent par leurs offres tournées entièrement vers le numérique, elles mettent également l'accent sur la clientèle avec l'objectif d'assurer leur bonne santé financière et d'apaiser leurs difficultés, les craintes et réticences qu'engendre parfois la gestion de leur compte courant.
Comment s'y prennent-elles? Chez Chime ou Varo, par exemple, il est possible de recevoir sa paie quelques jours avant que le virement ne soit effectif. Ouvrir un compte est le plus souvent gratuit et les petits découverts n'entraînent pas d'agios. Certains acteurs proposent même un service d'épargne automatique qui se charge de mettre de côté une partie des salaires sans que la personne à qui appartient le compte n'ait à le faire.
Une transition plus qu'une révolution
Véritables banques ou seulement facilitatrices de transactions, ces nouvelles entreprises n'offrent pas toutes les mêmes formules, mais se sentent toutes investies d'une même mission.
Alors que la jeune génération se tourne de moins en moins vers l'accès à la propriété faute de moyens, que 80% de la population nord-américaine vit de paie en paie (pays où la dette contractée par les étudiant·es pour financer leurs études s'élève à 1,5 billion de dollars), il semble primordial de repenser un système bancaire et financier dont, soit dit en passant, l'image s'est profondément ternie depuis une dizaine d'années.
La journaliste Molly Wood s'interroge pour Wired. Suffit-il vraiment de développer des outils numériques et budgétaires et de simplifier la gestion de compte pour parler de révolution?
Si tous les acteurs du secteur prédisent une grande fragilité financière du côté des comptes appartenant aux particuliers, aucun n'y voit l'expression d'un problème structurel et politique de plus grande envergure. Ils se contentent d'y trouver l'occasion de développer et d'appliquer des solutions technologiques.
Alors que de nombreuses start-ups, chantres de la disruption, finissent par être absorbées ou achetées par de plus gros poissons, Molly Wood accueille avec circonspection cette soi-disant révolution. Elle rappelle en outre que l'arrivée prochaine des géants (Apple, Google, Facebook, Uber et Amazon) sur le marché devrait définitivement et radicalement redistribuer les cartes (bancaires).