En janvier 2013, l'enseigne de jeux vidéo GAME fermait définitivement ses 191 magasins français, laissant le marché à son principal concurrent GameStop, la maison-mère de Micromania.
Sauf qu'il se pourrait bien que cette dernière suive le même chemin: le premier distributeur de jeux vidéo au monde se rapproche dangereusement du game over.
Mercredi 5 juin 2019, au lendemain de l'annonce de ses mauvais résultats pour le premier trimestre de l'année, GameStop a enregistré une perte de 36% de sa valeur boursière, tombant à 4,78 dollars. Son niveau le plus bas depuis 2003. En cause, des ventes de consoles et de jeux en chute libre (respectivement -35% et -4,3%) tout comme les ventes d'occasion (-20%).
Inadéquation avec les évolutions du marché
GameStop fait face à des défis majeurs depuis la généralisation de l'internet haut débit. C'est en 2013, avec l'arrivée sur le marché de la Xbox One, de la PlayStation 4 et de Steam que l'enseigne a commencé à avoir des problèmes: d'abord, le téléchargement de jeux dématérialisés sur leur magasin online. Puis le marché des jeux physiques a été capté par le e-commerce. Plus besoin de se déplacer jusque dans les magasins Micromania.
Pire, fin 2018 fut évoquée la possibilité que les nouvelles PlayStation 5 et Xbox Project Scarlett ne soient pas équipées de lecteurs de disques. Plus de jeux physiques, donc, qui représentent le cœur de l'activité de GameStop. Heureusement, Sony ainsi que Microsoft ont confirmé que les leurs nouvelles consoles pourraient toujours lire des disques.
Un simple sursis, analyse le spécialiste de l'industrie du jeu vidéo, Michael Pachter: «C'est un glaçon qui est entrain de fondre, a-t-il déclaré à Business Insinder. C'est sûr qu'ils finiront par disparaître. Et c'est sûr que leur avenir sera limité le jour où les disques cesseront d'être fabriqués.»
Un redressement inévitable
Pour le moment, GameStop parvient à survivre notamment grâce au marché secondaire de l'occasion et aux ventes de produits dérivés –figurines, t-shirts, mugs... un virage entrepris en 2017 par Micromania à l'occasion de la fusion avec l'enseigne de magasins Zing, spécialisée dans les goodies de licences à la mode.
Certain·es analystes préconisent la fermeture de magasins pour redresser la barre. Cependant, dans un communiqué datant du 11 février 2019, le groupe Micromania-Zing affirmait qu'aucune fermeture sur le territoire français n'était encore envisagée.