Début mars en Californie, des quidams attendent d'embarquer à bord d'un navire de Carnival alors que d'autres, à l'intérieur, sont soupçonnés d'être infectés. | Mark Ralston / AFP
Début mars en Californie, des quidams attendent d'embarquer à bord d'un navire de Carnival alors que d'autres, à l'intérieur, sont soupçonnés d'être infectés. | Mark Ralston / AFP

Face au coronavirus, le scandaleux naufrage des croisières Carnival

Les responsables de la compagnie n'ont pas pris les alertes en considération et ont ignoré les mesures de sécurité.

Mille cinq cents contaminations et 39 morts. Les responsables de la compagnie américaine Carnival Cruise Lines étaient au courant des risques liés au coronavirus à bord de leurs bateaux, mais ils ont ignoré les alertes et refusé d'agir à temps, selon une enquête de Bloomberg.

En février, le Diamond Princess, un navire de Carnival, affichait le nombre le plus élevé de cas au monde, à l'exception de la Chine. En tout, neuf bateaux de croisière de la compagnie ont été touchés par le coronavirus.

«Rien n'est parfait, d'accord?», se défend le PDG Arnold Donald. Selon lui, Carnival a certes commis des erreurs, mais au même titre que les États et il serait donc injuste de pointer du doigt sa société.

«Personne ne devrait embarquer sur des bateaux de croisière pendant cette pandémie, point final», répond Cindy Friedman du Centre pour le contrôle des maladies (CDC). Elle reproche à Carnival d'avoir fait partir des navires alors que la pandémie avait déjà commencé et que la compagnie était au courant.

L'entreprise fait l'objet d'une enquête en Australie. Les autorités la soupçonnent d'avoir menti au sujet des contaminations au sein d'un bateau stationné à Sydney. Sa filiale Costa Croisières est visée par de nombreuses plaintes de croisiéristes concernant sa gestion de la pandémie.

Sourde oreille

Selon le responsable de l'innovation chez Carnival, M. Padgett, les responsables de l'entreprise étaient tou·tes au courant de l'épidémie fin janvier, notamment via des fournisseurs en Chine. Leurs bateaux ont continué à voguer vers l'Asie alors même que Donald Trump restreignait les voyages entre les États-Unis et la Chine.

Le 1er février, l'équipage du Diamond Princess, qui se trouvait alors en Asie, a appris qu'une ancienne passagère était soignée pour cause de Covid-19 à Hong Kong et que ses croisiéristes pourraient donc avoir été contaminé·es.

Près de deux jours se sont écoulés avant de prévenir les passagèr·es, le 3 février. Qui ont ensuite été examiné·es par des médecins lors d'une escale à Yokohama, au Japon. «La situation est sous contrôle et il n'y a donc aucune raison de s'inquiéter», a déclaré le capitaine Arma.

Selon des témoignages, le personnel du Diamond Princess a incité les croisiéristes à continuer de s'amuser le 3 février: les bars, buffets, saunas et salles de spectacles ont été pris d'assaut. Les activités de loisirs ont été interrompues le 4 février et la quarantaine en cabine instituée le 5 février –provoquant une ultime ruée sur les buffets et les magasins.

Début avril, Carnival avait encore des passagèr·es en mer, malgré la recommandation du CDC de «différer tous les voyages en bateau de croisière dans le monde», publié le 8 mars. Selon un porte-parole de l'entreprise, elle n'était pas obligée de suivre ces conseils. «L'avis n'est pas un édit», soutient-il.

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