Une somme de 7,1 billions de dollars, soit 6.400 milliards d'euros: voilà qui a de quoi faire rêver le marché et l'intégralité de ses acteurs. C'est d'ailleurs ce qui a dû pousser le groupe qui en est à l'origine à mettre cette idée en avant. Le monde dans sa globalité gagnerait gros, sur un plan strictement financier, à investir (très) rapidement et (très) lourdement pour s'adapter au changement climatique en cours.
Ce sont les conclusions auxquelles est arrivée la Commission globale sur l’Adaptation, un groupe composé de spécialistes du public et du privé, mené·es par Bill Gates, l'ex-Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque mondiale sur le départ et seule candidate en lice pour prendre la tête du FMI.
Maintenant ou jamais
Dans un long rapport intitulé S'adapter maintenant, un appel global pour un leadership sur la résilience climatique, les trente-quatre membres de la CGA préviennent d'emblée: les initiatives actuelles pour lutter contre le changement climatique sont prometteuses mais insuffisantes.
Le monde doit se préparer à s'adapter s'il souhaite éviter les grandes catastrophes à venir –et s'il désire en tirer un jour des bénéfices sonnants et trébuchants ou économiser sur les coûts monstrueux qu'une préparation à la va-vite impliquerait.
«Nous sommes dans l'urgence, nous avons besoin d'efficacité et d'une plus grande échelle, peut-on lire. La bonne nouvelle, c'est que si elle est bien menée, une politique d'adaptation mènera à un meilleur développement et à une croissance plus élevée. Cela protègera la nature, réduira les inégalités et créera des opportunités.»
L'urgence est telle que, selon la CGA, les actions envisagées doivent être initiées dans les quinze mois qui viennent, si la planète tient à résister aux «températures plus élevées, à la hausse du niveau des océans, à des tornades de plus en plus féroces, à des précipitations plus imprévisibles et à des mers plus acides».
Retour sur investissement
Les investissements qu'elle appelle de ses vœux s'élèveraient à 1,6 billion d'euros. Un montant voué à améliorer la technicité dans cinq domaines: les systèmes d'alerte, les infrastructures (qu'il faudrait rendre plus résilientes), l'agriculture dans les zones sèches, la protection des mangroves et les structures de gestion de l'eau.
De tels projets sont déjà en cours dans certaines régions du monde, comme le rappelle Bloomberg. The Verge s'est penché sur un autre aspect: investir 725 millions d'euros dans un système de prévision météorologique sufisamment précis pour alerter 24 heures à l'avance, dans les pays en voie de développement, les personnes qui travaillent la terre afin qu'elles puissent anticiper et se protéger des calamités à venir. À la clé, 30% de dégâts en moins, et 14,5 milliards d'euros économisés chaque année.