Depuis quelques années, le grand public se passionne pour la spéculation et les objets exclusifs. Paires de basket, consoles de jeu, cartes à jouer, jeux vidéo vintage ou même plantes vertes et Happy Meals... tout y passe.
Le plus étonnant est que cette convoitise concerne souvent des biens qui n'ont de valeur qu'auprès des initiés. Grâce aux effets de mode nés pendant le confinement et aux pénuries en tout genre, passer des jours à chasser sur internet pour un graal inutile est devenu un sport international.
L'une des dernières tendances à attirer l'attention est celle des mugs Starbucks. Pas les gobelets en plastique ou en carton qui finissent à la poubelle une fois le café terminé, mais les tasses réutilisables en stock limité ou provenant de lieux exotiques.
Des collectionneurs écument Ebay et les groupes Facebook dédiés où des revendeurs affichent leur immense collection, afin de trouver la perle rare.
La tasse effet clouté est le graal des initiés. | @neyrashazeyra via Twitter
Souvent, les revendeurs de produits limités utilisent des logiciels permettant de tricher lors de ventes en ligne afin de rafler le plus de produits possibles. Seulement, la particularité des mugs Starbucks est qu'ils ne sont disponibles qu'en magasin, ce qui donne lieu à des scènes folkloriques.
Violence et caféine
En Chine, des scènes de chaos ont été filmées lors de la mise en vente d'une tasse en forme de patte de chat. À DisneyWorld, une bagarre a éclaté pour la sortie d'un mug irisé célébrant les cinquante ans du parc.
Certaines tasses exclusives peuvent voir leur prix démultiplié. Un gobelet chinois est parti sur Ebay pour 1.075 dollars (947 euros), un mug vendu seulement au Starbucks de Corfou en Grèce a été vendu 1.875 dollars (plus 81 dollars de livraison, soit en tout 1725 euros).
Les premières victimes de cette frénésie sont les baristas, malmenés par les collectionneurs. Certains racontent que des revendeurs exigent parfois de pouvoir acheter quarante tasses identiques ou de connaître les dates de sortie des prochains mugs, vont fouiller eux-même la réserve et se hurlent fréquemment dessus, quand ils n'en viennent pas carrément aux mains entre eux ou avec les employés.