Grand raout annuel du jeu vidéo, l'E3 se déroulera à Los Angeles du 11 au 14 juin. La période est donc propice aux annonces. Cette année, on s'attend à des nouvelles qui pourraient profondément bouleverser l'industrie toute entière, en particulier du côté matériel.
Tremblez Sony et Microsoft!
Si Sony ne participe pas au salon, la firme japonaise, habituellement plutôt coite quant aux caractéristiques de ses machines en préparation, a pris un peu d'avance il y a quelques semaines en publiant officiellement quelques informations techniques sur la Playstation 5, qui ne devrait pourtant pas être commercialisée avant 2020. Le 21 mai, c'est la vidéo d'une petite démo technique qu'elle laissait nonchalamment traîner sur Twitter –le message est passé, le monde sait que Sony se prépare à l'avenir.
Sony's official video comparing performance of PS4 Pro vs next-gen PlayStation pic.twitter.com/2eUROxKFLq
— Takashi Mochizuki (@mochi_wsj) 21 mai 2019
Des rumeurs prêtent aussi à Microsoft le désir d'annoncer la sortie de deux nouvelles consoles qui rivalisent de puissance lors de sa conférence californienne. La société américaine ne les lancerait sur le marché qu'à partir de l'année prochaine.
Pourquoi une telle précipitation? Peut-être parce que Sony et Microsoft craignent le débarquement de Stadia, le «Netflix du jeu vidéo» du mastodonte Google et les risques existentiels que cette nouvelle offre fait courir à leurs consoles.
Maligne, Google a décidé de couper l'herbe sous le pied de ses concurrents –Microsoft en particulier, qui avance également à grands pas sur le front du jeu en streaming. Alors que rien n'était attendu avant l'été, la firme basée à Mountain View a déclaré dans un tweet que «certaines nouvelles ne pouvaient pas attendre l'E3», annonçant par la même occasion et par surprise la tenue d'une conférence le 6 juin.
Some news can't wait for #E3.
— Stadia (@GoogleStadia) 3 juin 2019
Tune into the first ever #StadiaConnect this Thursday 6/6 at 9AM PT for exciting announcements, games, and more → https://t.co/dKmKakQeQp pic.twitter.com/mZRagFGh4k
Pas cher, voire... gratuit
C'est peu dire que, comme pressenti, Google n'a pas fait les choses à moitié pour essayer de bousculer un ordre bien établi. Les infos ont fuité quelques heures avant la conférence, via nos confrères québécois de La Presse. Stadia sera lancé en novembre dans une trentaine de pays. Le coût d'entrée est modeste: il faudra débourser 129 dollars pour acquérir le contrôleur de Google, associé à un Chromecast Ultra pour la diffusion sur un téléviseur, le jeu Destiny 2 et trois mois d'abonnement.
La suite? Chaque mois, il vous en coûtera 9,99 dollars pour la version «Pro». L'abonné·e aura alors accès à un catalogue de jeux utilisables à volonté et en haute qualité (définition 4K et 60 images par seconde), mais devra délier les cordons de la bourse pour acquérir les titres les plus récents –qui resteront disponibles après le terme de l'abonnement.
Trop cher pour vous? Réjouissez-vous: une formule beaucoup moins dispendieuse, car tout à fait gratuite, arrivera dans un second temps. Les gamers n'auront pas accès au catalogue de jeux gratuits réservés aux abonnements payants mais pourront les acheter et la qualité graphique devrait également être légèrement dégradée. Un bien maigre compromis pour un service gratuit, permettant de se passer de l'achat d'une console et pouvant potentiellement attirer un public très massif de casual gamers.
Quant au catalogue, qui constituera peut-être le véritable nerf de la guerre face à Sony, Microsoft et Nintendo, il est annoncé que trente-et-un blockbusters seront mis à disposition dès le lancement de la plateforme. Ubisoft, Bethesda ou Square Enix sont déjà de la partie et d'autres devraient très vite les rejoindre.