Avec un plan des plus ambitieux, Bernie Sanders pourrait pousser l'ensemble des candidat·es de la campagne démocrate à faire des propositions de plus en plus osées. | Justin Sullivan / Getty Images North America / AFP
Avec un plan des plus ambitieux, Bernie Sanders pourrait pousser l'ensemble des candidat·es de la campagne démocrate à faire des propositions de plus en plus osées. | Justin Sullivan / Getty Images North America / AFP

Le pari du Green New Deal à 16.300 milliards de dollars de Bernie Sanders

Le candidat démocrate à la candidature propose un plan radical pour lutter contre le changement climatique.

Quelques mois après la proposition d'un Green New Deal par la représentante Alexandra Ocasio-Cortez et le sénateur Edward John Markey, Bernie Sanders la reprend à son compte en lui apportant de profondes modifications au passage.

Sanders, qui dispute la seconde place des sondages derrière Joe Biden avec Elizabeth Warren en vue des primaires démocrates de 2020, a publié le 22 août un programme très détaillé de son plan pour lutter contre le changement climatique en réduisant drastiquement les émissions de carbone.

Le Green New Deal de Sanders pioche notamment dans les idées avancées par le gouverneur de l'État de Washington, Jay Inslee, qui s'est retiré de la course mais qui a fait de l'écologie l'une des problématiques prioritaires de l'électorat démocrate.

«Urgence nationale»

Sanders propose un plan gargantuesque et d'une ambition que ses détracteurs jugeront démesurée. Ce sont 16,3 billions de dollars, soit 16.300 milliards de dollars (environ 14,7 billions d'euros), qu'il souhaite mettre sur la table pour que les États-Unis, second plus gros producteur de dioxyde de carbone au monde, renversent la tendance.

L'objectif semble insensé. Il vise une énergie propre à 100% pour l'activité des industries de l'énergie et du transport d'ici à 2030 et une économie décarbonée dans son intégralité vingt ans plus tard.

Le changement climatique deviendrait une «urgence nationale»; des investissements massifs dans la recherche et le développement ou dans les énergies renouvelables seraient effectués; l'achat de véhicules électriques serait subventionné significativement; 200 milliards de dollars seraient alloués à une aide au développement vert.

La fracturation hydrolique serait bannie, tout comme les imports et exports d'énergies fossiles ou les nouvelles autorisations d'exploitation. Les activités, firmes et grandes fortunes liées aux énergies qui ne respectent pas les critères pour être qualifiées de vertes seraient massivement taxées et un travail serait effectué avec la Securities and Exchange Commission (SEC) pour rediriger les investissements vers des fonds écologiques.

Un projet radical

Outre l'ampleur financière du projet, Elizabeth Warren ne promettant «que» 2 billions de dollars et Joe Biden 1,7 pour leurs programmes écologiques respectifs, c'est la méthode de Bernie Sanders qui interpelle. Contrairement à ses adversaires, il ne souhaite pas appuyer la transition énergétique sur le nucléaire, la séquestration de carbone ou la géoingenierie, qualifiées de «fausses solutions».

Au sein même de son camp, certaines personnes estiment que ces mesures sont tout à fait irréalistes. «Le plan Sanders semble gros, mais ce n'est pas sérieux», a par exemple déclaré au New York Times Joshua Freed, vice-président du think tank vert et démocrate Third Way.

D'autres, en revanche, louent la force symbolique du projet. Même si on le juge inapplicable, le Green New Deal de Bernie Sanders pourrait pousser les autres candidat·es à présenter des propositions plus osées.

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