Guerre, sanctions économiques, boycott: l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe a mis les économies des deux pays sens dessus dessous. Mais comme à chaque fois que des prix chutent, certains investisseurs y voient surtout une bonne affaire.
Conflit ou pas, il y aura toujours à Wall Street ou ailleurs des investisseurs prêts à miser gros sur un prochain rebond. Les banques Goldman Sachs et JP Morgan ont ainsi profité de la crise pour acheter des obligations de Gazprom, des Chemins de fer russes et du géant sidérurgique Evraz. Nombre d'investisseurs chinois se jettent également sur les actions russes «bradées».
Certains investisseurs prennent encore plus de risques. Alors que les agences de notation dévaluent sans cesse les dettes russes et ukrainiennes, Gramercy, un fonds d'investissements américain qui gère près de 4 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros), a décidé d'investir dans les emprunts d'État ukrainiens.
Le Wall Street Journal raconte que les analystes financiers de Gramercy ont estimé qu'une fois la guerre terminée, l'Ukraine recevrait probablement des milliards d'aides de la part de l'Union européenne et des États-Unis. Une occasion trop belle pour la laisser passer.
Au son du canon
Selon le Wall Street Journal, d'autres fonds spéculatifs tentent même d'acheter des obligations d'État russes, dont le prix est lui aussi en chute libre. Pour l'instant, ce ne sont en effet que les emprunts d'État émis après le début des sanctions qui sont interdits à l'achat, il est donc possible d'échanger les obligations existantes.
Beaucoup de détenteurs d'obligations russes tentent de s'en débarrasser. La plupart des banques refusent néanmoins de les vendre, de peur que les sanctions ne finissent par parvenir jusqu'à elles, ou d'hériter d'une image de profiteurs de guerre.
Cela désole certains spéculateurs, l'un d'entre eux regrettant par exemple auprès du WSJ de n'avoir trouvé que pour 5 millions de dollars d'obligations russes.