Et si, en louant votre appartement, vous en deveniez en partie propriétaire? C'est le pitch de Rhove, une start-up américaine dont l'objectif affiché est de réduire l'écart de fortune entre les locataires et les propriétaires et qui modernise le concept des coopératives d'habitation, que l'on retrouve notamment en Suisse, en Belgique ou au Canada.
Elle a déjà noué un partenariat avec le complexe neuf de Columbus dans l'Ohio, où les habitant·es fraîchement arrivé·es pourront bénéficier du «Rentership», un système qui leur permet de posséder des parts dans le bâtiment.
«Toutes les personnes qui vivent dans l'immeuble reçoivent par défaut une part de celui-ci, et pourront en acheter davantage si elles le souhaitent», explique à Fast Company Calvin Cooper, le cofondateur de Rhove. «Nous créons donc une situation dans laquelle les locataires bénéficient des nombreux avantages financiers de propriétaires, tout en conservant la flexibilité de la location.»
En emménageant, les personnes qui louent leur appartement doivent créer un compte sur l'app Rhove et peuvent y réclamer une part de 50 dollars [44,2 euros] dans le bâtiment. Si la valeur marchande de l'habitat augmente, cette part le fait également. Tous les ans, la personne qui loue obtient une part de 50 dollars supplémentaires et obtient un retour sur investissement de 5%.
Réduire l'écart
L'argent ne tombe bien sûr pas du ciel: Rhove investit en payant une somme forfaitaire au début du contrat, puis les loyers perçus permettent de maintenir le flux de trésorerie.
Il est également possible d'acheter à l'envi des parts de 5 dollars (que l'on soit locataire de l'immeuble ou non, d'ailleurs). Si l'immeuble est un jour vendu, toute personne possédant des parts recevra sa fraction de la transaction.
Rhove n'est pas la seule initiative à vouloir gonfler la fortune des locataires. À Los Angeles par exemple, la start-up Nico propose d'investir dans les immeubles de location de son quartier.
Le lancement de Rhove arrive alors que la crise sanitaire a mis en avant la hausse des prix de l'immobiliser et la situation dramatique dans laquelle se retrouvent nombre d'Américain·es –qui se retrouvent à utiliser bien plus d'un tiers de leur salaire pour leur loyer.
À un niveau structurel, l'écart de fortune se creuse chaque année aux États-Unis, si bien que les propriétaires de plus de 65 ans auraient une fortune en moyenne quarante-sept fois plus grande que celle des locataires du même âge, selon un rapport de 2019.
Un phénomène qui se retrouve dans la plupart des pays du monde, notamment en France où, d'après un rapport de 2018, l'envolée de l'immobilier s'est faite au détriment des locataires.