Au même titre que la lingerie, les lunettes de soleil ou encore les cosmétiques, les pistolets et mitraillettes peuvent être une source de revenus pour certaines influenceuses. Kimberly Matt, mannequin canado-américaine, est l'une de ces jeunes femmes. Mariée à un militaire, elle prend fièrement la pose, fusil d'assaut et munitions à l'épaule sur les multiples clichés dont regorge son compte Instagram.
Si leur nombre sur la plateforme n'est pour l'heure pas connu, les exemples de ces ambassadrices controversées sont légion. Lauren Young a elle aussi fait son gagne-pain de la publicité des armes. Cette étudiante américaine aux 192.000 abonné·es a une spécialité: rendre particulièrement instagrammables ses séances de tirs.
Rendre les armes sexy
Kyle Clouse, responsable marketing de Liberty Safe –fabricant de coffres-forts pour armes à feu outre-Atlantique– qualifie ces influenceuses de poules aux œufs d'or pour l'industrie des armes.
Selon Vox, elles ont réussi à se rendre aussi importantes que n'importe quel autre type d'influenceur en contournant les règles et restrictions en matière de publicité pour les armes à feu sur les réseaux sociaux. Ces relais d'opinion auraient même fait quelque chose que les industriels sont incapables de faire eux-mêmes: rendre le style de vie lié aux armes aussi attrayant que tous les autres sur Instagram.
«Elles peuvent promouvoir notre produit mieux que nous. En ce qui concerne Facebook et Instagram, c'est vraiment la seule façon pour les entreprises d'armes à feu de se développer», explique DeeAnna Waddell de Gunship Helicopters, une société proposant de tirer avec une arme depuis un hélicoptère.
Si la première vague d'influenceuses a été embauchée pour promouvoir des objets avec un attrait visuel évident, comme des produits de beauté ou du prêt-à-porter, ces mannequins pro-armes viennent compenser le peu d'esthétisme dont disposent les armes, selon la journaliste Kaitlyn Tiffany.
Pour le moment, leurs tarifs restent encore loin des standards des autres stars d'Instagram, mais elles peuvent espérer toucher près de 175 dollars (155 euros environ) par publication.