Jack Dorsey lors d'une conférence à New Delhi en Inde en novembre 2018 | Prakash Singh / AFP
Jack Dorsey lors d'une conférence à New Delhi en Inde en novembre 2018 | Prakash Singh / AFP

Les likes nuisent aux conversations Twitter (et à votre cerveau)

Patron de la plateforme, Jack Dorsey s’inquiète de leur influence sur la qualité des discussions. C'est pourtant le moindre de leurs effets.

Le mardi 16 avril, le PDG de Twitter Jack Dorsey a tenu une conférence TED à Vancouver au Canada. Il y a abordé les sujets de harcèlement et des fake news mais aussi de la présence des likes sur son réseau social.

Alors que le pouce levé ou le petit cœur se sont retrouvés au centre du fonctionnement des réseaux sociaux, Dorsey estime que cette fonctionnalité est une erreur: «Si je devais recommencer, je ne mettrais pas autant en avant le nombre de followers, ni le compteur de likes. Je pense même que je ne mettrais pas les like en place tout court.»

Le compteur de likes transforme Twitter en concours de qui entraînera le plus de réactions alors que, pour Dorsey, ce sont les conversations qui importent le plus. Indiquer systématiquement quel tweet est le plus populaire empêche ainsi les «contributions saines» de se faire une place.

Pour lui, le but initial de Twitter était de «servir le débat public» mais les dynamiques de «harcèlement de groupe, de désinformations et de manipulation humaine et automatique» qui pullulent aujourd’hui étaient difficilement prévisibles il y a treize ans, au moment du lancement de la société.

Dopamine et addiction

Toutefois, malgré les états d’âme actuels de Jack Dorsey, le système du like semble désormais être un pillier de l'omniprésence des réseaux sociaux dans nos existences. Malgré leur effet sur la «qualité des conversations», ce sont eux qui expliquent un attachement si grand, voire pathologique, à ces plateformes.

Car les likes, et plus généralement les notifications, sont autant de petits shots de dopamine et les réseaux sociaux ne l’ignorent pas –c’est même Sean Parker, l’ancien président de Facebook, qui l’affirme. Une micro-dose de ce neurotransmetteur dans notre cerveau provoque un état euphorique éphémère.

Cette réaction chimique naturelle joue un rôle important: c’est elle qui par exemple transforme nos actions récurrentes en habitudes et qui renforce notre processus d’apprentissage. Mais, dans le cas de Facebook comme de Twitter, ces mini-gratifications à intervalles irréguliers nous amènent à consulter sans arrêt nos notifications et créent une dépendance à cette source techno-moléculaire de plaisir.

Récement, c’est l’Infomation Commissioner's Office (ICO), un organisme anglais publique de régulation de la protection des données, qui s’est inquiété de leurs effets sur le cerveau, particulièrement celui des enfants. Dans un rapport destiné au Parlement britannique, il dénonce cette «boucle de récompense sans fin» comme l’un des mécanisme qui poussent les internautes, notamment les plus jeunes, à fournir leurs données personnelles et à compromettre leur vie privée. L’auto-play, les notifications et le scrolling perpétuel sont également cités.

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