Cette photo est trompeuse: Mark Zuckerberg n'a pas que des ami·es. | Amy Osborne / AFP
Cette photo est trompeuse: Mark Zuckerberg n'a pas que des ami·es. | Amy Osborne / AFP

La jalousie de Mark Zuckerberg a eu la peau des créateurs d'Instagram

Systrom et Krieger sont persuadés que le patron de Facebook enviait le succès de leur plateforme.

Tout n'est pas rose dans le monde d'Instagram. En septembre 2018, les deux fondateurs de la plateforme ont d'ailleurs choisi d'abandonner le navire, six ans après le rachat par Facebook. À l'époque, si certaines voix évoquaient «un désaccord avec la maison mère», rien de saillant n'avait fuité dans la presse.

Entre le soutien public de l'un des dirigeants de Facebook à Brett Kavanaugh et la découverte d'une faille de sécurité qui touchait 50 millions de comptes, «le départ des fondateurs d'Instagram avait été relégué au troisième rang des drames de la semaine», rappelle Steven Levy dans Facebook, The Inside Story.

Depuis, Kevin Systrom, l'un des cofondateurs, a confirmé que l'on «ne quitte pas son emploi parce que tout est génial», et Wired a dévoilé la tension qui couvait depuis quelque temps entre Instagram et le vaisseau mère.

La menace fantôme

À quelques mois d'écart, Wired et Steven Levy rapportent la même histoire. Instagram prenait de plus en plus de place et menaçait la suprématie de Facebook. Zuckerberg a donc souhaité rétablir l'équilibre originel.

Pour ce faire, le PDG de Facebook voulait notamment plus de pubs sur Instagram, afin de diminuer la quantité d'encarts sur son réseau et le rendre ainsi plus attirant. La cross-promotion entre Instagram et Facebook, pour pousser les gens à aller vers le premier, a disparu.

Zuckerberg a aussi partiellement coupé les accès d'Instagram au friend graph de Facebook, l'un des outils les plus importants dans la croissance du réseau. Il permet à celles et ceux nouvellement inscrit·es sur Instagram de voir si leurs ami·es Facebook y sont déjà, donc d'y créer facilement un réseau.

«Ce qui se passait était indubitable: Zuckerberg changeait la direction d'Instagram, quelque chose qui pourrait être plus grand que Facebook, et le transformait en son satellite», lit-on dans Facebook, The Inside Story.

Zuckerberg était-il simplement jaloux du succès d'Instagram, comme le pensent ses fondateurs, et souhaitait-il ne voir personne d'autre prendre la place de son réseau social?

Steven Levy lui a posé la question. «Il a dit non et m'a expliqué ce qu'il en pensait. Au début, Facebook était le produit principal et Facebook, Instagram et Messenger ne faisaient que commencer. Il était logique de laisser les fondateurs seuls et de les laisser créer leurs meilleurs produits. “Ce fut un succès incroyable”, assure-t-il. “Et cela avait du sens pour les cinq premières années. Mais maintenant, nous en sommes au point où tous ces produits sont gros et importants. Je ne veux pas simplement créer plusieurs versions du même produit. Nous devons avoir une stratégie d'entreprise plus cohérente et intégrée.” Et si cela signifiait perdre les fondateurs, tant pis.»

Les cinq fondateurs des trois principales entreprises rachetées par Facebook (Instagram, WhatsApp et Oculus) sont aujourd'hui partis. Frustrés, Kevin Systrom et Mike Krieger sont les derniers à avoir pris le chemin de la sortie, en septembre 2018.

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