Pour échapper à la crise financière, Tony Kahwaji avait investi son argent dans un appartement beyrouthin à 1,7 million d'euros, relate le Wall Street Journal. Mais dix jours après son emménagement, celui-ci a été gravement endommagé par l'explosion du 4 août dernier, qui a tué au moins 180 personnes et en a blessé des milliers.
Un investisseur anonyme lui a alors proposé de racheter son appartement pour la moitié de son prix. Le cas de M. Kahwaji n'est pas isolé: nombre de propriétaires désespéré·es ont été contacté·es par d'étranges intermédiaires, qui se proposent de racheter leurs biens immobiliers avec une décote très importante.
En raison de la crise financière et bancaire, nombre de Libanais·es avaient placé leur argent dans l'immobilier: avant la catastrophe, le volume des transactions était en hausse de 50% par rapport à l'année précédente.
De mystérieux prédateurs
Mais du fait de l'importance des dégâts et de la crise financière, nombre de propriétaires n'ont pas les moyens d'effectuer les travaux de réparation consécutifs à l'explosion. Et certains individus veulent tirer profit de cette situation.
Les identités des «requins» restent mystérieuses. Les principales agences immobilières nient être associées à ce type de transactions. Certains appartiendraient à la diaspora libanaise installée en Afrique.
Ces transactions font peser plusieurs risques sur la capitale déjà meurtrie: que Beyrouth devienne une ville fantôme; que l'équilibre démographique des quartiers –chrétiens par exemple– ne soit modifié; et que des bâtiments historiques ne soient détruits par ces investisseurs sans scrupules.