Entre 40.000 et 140.000 dollars, c'est-à-dire entre quelque 37.000 et 128.000 euros: c'est le montant d'une location d'un mois pour l'une des luxueuses résidences proposées par le club privé new-yorkais Fasano Fifth Avenue, dans l'Upper East Side.
L'idée? Proposer aux gens fortunés du monde entier de se mettre pendant quelques semaines dans la peau d'un riche New-yorkais. Et il semblerait que ça marche, raconte le Wall Street Journal. Le succès est tel que certains membres de la clientèle, qui ont visiblement de l'argent à jeter par les fenêtres, n'hésitent pas à prolonger leur séjour et à rester une année entière, voire plus, alors que les propriétaires ne pensaient au départ pas proposer plus de soixante jours de location.
«La demande nous a délicieusement surpris», commente le Brésilien Gero Fasano, fondateur du club qui porte son nom. Ses clients apprécient tout particulièrement de pouvoir rester aussi longtemps qu'ils le souhaitent, et de pouvoir quitter les lieux du jour au lendemain, sans préavis.
Impression de liberté
Les prestations proposées (conciergerie, bar, salle de sport, restaurant, room service) font sérieusement ressembler l'expérience à un séjour dans un hôtel de luxe. Mais d'un point de vue marketing, ça n'est pas de cette façon que l'occupation d'une résidence Fasano est présentée.
Les clients apprécient en effet qu'on leur parle de «location flexible»: l'objectif est qu'ils se sentent réellement chez eux et qu'ils vivent dans les lieux en toute quiétude, sans rencontrer les soucis auxquels les propriétaires sont souvent confrontés.
Le groupe Fasano n'est pas le seul à proposer ce genre d'offre. Rien qu'à New York, la société Blueground propose 800 locations renouvelables au mois. Et sur l'ensemble de la planète, elle possède pas moins de 14.000 résidences destinées aux séjours longs, là encore renouvelables et sans préavis de départ.
Parmi ses clients, tous fortunés, on trouve de nombreux entrepreneurs qui souhaitent tenter une nouvelle aventure dans telle ou telle métropole, mais veulent aussi pouvoir plier bagage dès que possible en cas d'affaires décevantes ou de sentiment d'avoir choisi la mauvaise ville. Dans ces conditions, pourquoi s'ennuyer à chercher un appartement?
L'enfumage est total, puisque des personnes aussi fortunées pourraient tout aussi bien acquérir leur propre appartement dans l'Upper East Side ou ailleurs, sans pour autant connaître le moindre problème –à ce niveau de richesse, vous ne gérez ni votre emménagement ni les questions de décoration ni les problèmes de plomberie. Et pourtant c'est un carton: les ultra-riches achètent en fait une impression de liberté, plus que la liberté elle-même –ça, ils l'ont déjà.