La Chine aime le business, mais elle l'apprécie plus encore lorsqu'il est national. Le cas du café n'échappe pas à la règle. Starbucks, le géant de Seattle qui contrôlait 80% du marché du petit noir en Chine en 2017, a désormais un petit concurrent –mais de taille: Luckin Coffee, une start-up basée à Pékin fondée il y a un an et demi.
Une ouverture toutes les 210 minutes
Brûlant du cash sans compter, Luckin Coffee rentre dans une période de croissance exponentielle: la petite entreprise, qui comptait neuf comptoirs fin 2017, en avait ouvert plus de 2.000 douze mois plus tard. Et elle ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Comme trois autres start-ups chinoise, Luckin Coffee prépare un très symbolique blitz sur Wall Street. Elle a annoncé vouloir ouvrir 4.500 points de vente d'ici la fin de l'année 2019, ce qui la placerait dans le voisinnage immédiat de Starbucks, une entreprise implantée dans le pays depuis 1999.
Le marché chinois du café est un champ de bataille logique pour les acteurs du marché, qu'ils soient bien installés comme la firme américaine ou nouveaux entrants à l'instar de Luckin Coffee. Une nouvelle chaîne qui a déjà son surnom, Little Blue Cup. Le site américain Quartz a calculé que Luckin Coffee devra ouvrir un magasin toutes les trois heures et demie, un rythme effrené, pour tenir les promesses faites aux investisseurs lors de son entrée en bourse.
Porté par Tencent, le cafetier n'est pas le seul concurrent de Starbucks qui a, de son côté, lié un partenariat stratégique avec Alibaba. La firme de Seattle, dont les cafés étaient perçus sur un plan social comme des «troisièmes lieux» (ni le travail, ni la maison), doit également faire face à Coca-Cola, qui a investi dans la caféine en rachetant le Britannique Costa, ainsi qu'à la concurrence de WeWork, la licorne du co-working dont les espaces sont de plus en plus courus, en Chine comme dans le reste du monde.