Un peu partout dans le monde, le flygskam, mot suédois pour caractériser la «honte de voler», gagne du terrain. L'épopée nautique de Greta Thurnberg pour traverser l'Atlantique en émettant le moins de dioxyde de carbone possible rend le concept plus opérant encore.
En cause, la pollution émise par le transport aérien. L'ensemble du trafic représenterait de 2% à 3% des émissions totales de CO2 produit du fait des activités de l'être humain. Face à une véritable menace existentielle, les compagnies aériennes sentent le jetstream tourner. Certaines d'entre elles prennent les devants.
Le choix des arbres (ou du biocarburant)
Ainsi de l'allemande Lufthansa, qui a lancé le 18 août un site internet nommé Compensaid, permettant aux personnes qui voyagent de voler d'une manière un peu plus verte. Deux possibilités leur sont offertes: utiliser du «sustainable aviation fuel» (SAF) ou compenser leurs émissions carboniques en plantant un arbre au Nicaragua.
Méconnus, les SAF sont des biocarburants de synthèse qui, comme l'explique l'International Air Transport Association (Iata), permettent de réduire de 80% l'empreinte globale de CO2 par rapport au kérozène classique. Le premier vol utilisant du SAF a été effectué en 2008. L'Iata promet 1 million de ces trajets alternatifs d'ici à 2020 et parie sur 1 milliard de biopassagèr·es en 2025.
Malgré de sérieux doutes liés à l'empreinte carbone de la production massive de biocarburants, tout ceci semble bel et bien parti. L'initiative a, bien sûr, un coût. Un coût élevé dont ne pourront sans doute s'acquitter que les plus riches des personnes qui empruntent ce moyen de transport.
Selon l'Associated Press, il faut ainsi ajouter 374 euros au tarif d'un Frankfort-New York pour un trajet au SAF. Un peu moins dispendieux, la solution du reboisement coûte 165 euros à qui pourra se le permettre.