Le Night King de Game of Thrones efficacement éliminé, Maisie Williams s'attelle désormais à un tout autre projet, peut-être plus téméraire encore. Il s'agit de développer et faire vivre Daisie, la start-up qu'elle a cocréée avec le producteur Dom Santry et à laquelle Wired consacre un article.
La Britannique est loin d'être la seule à faire des allers-retours entre Hollywood, ou le monde de la culture, et la Silicon Valley. On pense notamment au HitRecord de Joseph Gordon-Levitt, au jeu vidéo Transference d'Elijah Wood, au contesté site Goop de Gwyneth Paltrow, aux investissements tous azimuts de Jay-Z, aux projets nanotechnologiques et zinzins de Robert Downey Jr ou, plus généralement, à tous ceux ayant placé quelques billes dans diverses aventures capitalistes.
Mettre les femmes plus à l'aise
Daisie se présente comme un «terrain de jeu pour la collaboration créative». Le projet est noble: offrir un espace aux personnes créatives dans lequel elles pourront faire exister leur travail, créer des connexions avec d'autres artistes, créateurs ou créatrices et vendre leurs talents plus directement.
«Nous savons à quel point il est difficile de percer dans les industries de la création, et nous sommes excités à l'idée de rendre ça mieux et plus facile pour tout le monde», ont écrit ses fondateurs sur le site du projet.
Daisie a été fondée en 2017, alors que Maisie Williams donnait une dernière fois vie à Arya dans l'ultime saison de Game of Thrones. La plateforme en version bêta a été lancée en mai 2019. Selon l'actrice, l'application compterait déjà 120.000 fans. Les près de douze millions de followers du compte Instagram de la célébrité constituent une solide première cible de recrutement.
«Je crois que nous avons touché un point sensible chez ces personnes qui se sentent comme des parias ou des gens bizarres», explique-t-elle. Daisie à l'ambition de bouleverser les hiérarchies et les jeux de pouvoirs habituels entre les artistes, parfois malmenés, et les pontes des industries concernées, d'offrir plus de visibilité aux créateurs et créatrices auprès des marques. Et, à terme, prendre la place que les agents traditionnels occupent actuellement.
Dans un monde post #metoo, Wired note que l'application permettrait aux femmes (70% de la clientèle de Daisie) de se sentir plus à l'aise que dans les circuits de prises de décisions du vieux monde de la culture.
Les deux célébrités, basées en Angleterre, ont recruté une quinzaine de personnes et avancent étape après étape, sans courir derrière l'hypercroissance ou un soudain succès.
Daisie lève pourtant déjà de jolies sommes: Dom Santry et Maisie Williams ont convaincu quelques investisseurs et investisseuses de mettre près de 2,6 millions d'euros dans la machine. De quoi prendre le temps d'affiner le projet puis, qui sait, de partir à la conquête du monde.