Très coûteux, le F-35B américain est supposé équiper les nouveaux porte-avions de la marine britannique. | Mark Wilson / Getty Images North America / AFP
Très coûteux, le F-35B américain est supposé équiper les nouveaux porte-avions de la marine britannique. | Mark Wilson / Getty Images North America / AFP

Les deux porte-avions flambant neufs et inutiles de la Royal Navy

Impossible de déployer ces coûteux vaisseaux, faute de fonds et d'équipements.

7 milliards d'euros: c'est la somme investie par le Royaume-Uni pour construire deux nouveaux porte-avions géants équipés d'avions F-35B. Le HMS Queen Elizabeth et le HMS Prince of Wales doivent remplacer les anciens navires transporteurs britanniques, qui datent de la Guerre froide.

«Longs de plus de 930 pieds [283 mètres] et pesant environ 70.000 tonnes, ils sont plus grands et plus modernes que tous les autres porte-avions du monde, à l'exception des onze super-porteurs à propulsion nucléaire de l'US Navy», détaille Forbes. Londres les considère indispensables pour moderniser ses forces armées.

À un détail près. Ces porte-avions ont coûté tellement cher que l'armée britannique n'a plus les moyens d'acheter les avions ou les navires d'escorte et de soutien indispensables à leur déploiement.

Il n'est pas non plus question de modifier le Queen Elizabeth et le Prince of Wales pour permettre des débarquements amphibies. C'est pourtant ce plan à 67 millions d'euros qui avait justifié que l'armée se débarrasse de navires d'assaut existants, comme le HMS Ocean, pour financer les deux mastodontes.

Problèmes en escadrille

Les problèmes s'accumulent pour les deux porte-avions. Chacun doit embarquer un minimum d'une douzaine de F-35B et autant d'hélicoptères Merlin, dont certains utilisent le radar Crownsnest de l'entreprise américaine Lockheed Martin, développé par la française Thales. Mais ce programme accuse au moins dix-huit mois de retard. Les capacités radar ne seront donc pas assurées avant mai 2023.

En raison des difficultés budgétaires, le ministère de la Défense tarde aussi à acheter des avions F-35B. Il n'en a commandé que 48 contre les 138 initialement prévus, et recevra les 7 premiers en 2025, avec un an de retard. L'intégralité de la commande sera de toute façon insuffisante: en raison des impératifs de maintenance et d'entraînement, seul un tiers de la flotte totale peut être embarqué.

La Royal Navy s'est aussi débarrassée de presque tous ses navires de soutien, qui approvisionnent les autres vaisseaux, à l'exception de l'un d'entre eux. On ignore si les nouveaux modèles seront livrés avant que celui-ci ne quitte le service, en 2028.

Enfin, les frégates Type 23, qui escortent notamment les porte-avions, quitteront la flotte à partir de 2023. Elles seront remplacées par des Type 31, dont les capacités anti-sous-marines sont bien moindres. Dès le millieu des années 2020, les nouveaux porte-avions britanniques pourraient donc être vulnérables aux sous-marins. Au risque de finir eux-mêmes au fond de la mer.

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