Les modèles sont changeants et le futur encore incertain. PC ou consoles possédées en dur à la maison, dématérialisation avec le streaming, jeux achetés à l'unité ou abonnements all included: le marché du jeu vidéo est en train de se dessiner des avenirs multiples.
À l'orée de ceux-ci, Microsoft est en train de réussir un coup aussi joli que notable, et plutôt rassurant pour l'avenir. Patron de la division gaming de Microsoft, Phil Spencer et ses équipes ont fièrement annoncé début mai que le Xbox Game Pass comptait désormais plus de 10 millions d'abonné·es mensuel·les.
Disponible dans quarante et un pays, dont la France, le Xbox Game Pass est, pour reprendre une expression usée jusqu'à la corde qui n'en reste pas moins correcte, le «Netflix du jeu vidéo» proposé par Microsoft. Contre abonnement, les gamers ont accès à un catalogue plutôt large, en constante évolution et comprenant quelques hits importants sans compter les jeux indépendants à télécharger librement.
En ce moment, Ori et sa suite, Witcher III, NBA 2K20, le dernier Gears of War et son pendant tactique Gears Tactics, Outer Worlds, le génial A Plague Tale: Innocence occupent les heures (confinées) de ces 10 millions de joueurs et joueuses, bientôt rejoints par le majeur Red Dead Redemption 2.
Xbox partout
Si Microsoft avance ces chiffres pour la première fois, c'est que la firme peut se le permettre: la concurrence reste, pour le moment, loin derrière. Playstation Now, son équivalent Sony, plafone à un million d'abonnements selon des chiffres datant d'octobre dernier, quand Electronic Arts revendique 5 millions de paiements mensuels pour sa formule, selon The Verge.
Avec une offre également disponible pour Windows, créant ainsi un écosystème purement Microsoft, les jalons semblent solidement posés pour la suite. On s'attend à l'arrivée d'ici à la fin de l'année de la Xbox Series X et, surtout, au développement d'une offre de jeu en streaming nommée Project xCloud.
Encore en phase de test, Project xCloud viendra se placer en concurrent direct du Stadia de Google, qui peine encore à convaincre, ou du service GeForce Now de Nvidia, qui souffre de quelques anicroches avec de précieux éditeurs partenaires, ou du très avancé Français Shadow et de son offre de PC gaming distant.
Reste à savoir qui, de ces géants auxquels il faudra bientôt ajouter Amazon, trouvera la formule qui fera mouche auprès des gamers du monde entier. Microsoft et sa division Xbox ont peut-être, mieux que les autres, avec des efforts tous azimuts et un savoir-faire certain, compris que mettre ses œufs dans le même panier n'était pas la plus sûre des stratégies.