Jeff Bezos est l'un des milliardaires américains les plus radins. | Mandel Ngan / AFP
Jeff Bezos est l'un des milliardaires américains les plus radins. | Mandel Ngan / AFP

En 2018, Jeff Bezos n'a donné que 0,1% de sa richesse à des œuvres caritatives

Le calcul d'un jeune économiste alimente le débat quant à l'instauration d'un impôt sur la fortune aux États-Unis.

Dans une société américaine où les inégalités n'ont jamais été si grandes et où le fossé semble ne jamais vouloir cesser de se creuser, l'idée d'une wealth tax, l'équivalent de notre (ex-)impôt sur la fortune, est l'une des nombreuses armes électorales de Bernie Sanders ou Elizabeth Warren.

Les milliardaires, qui bien sûr ne l'entendent pas de cette oreille et s'inquiètent de voir une partie de leur fortune ponctionnée par la puissance publique, fourbissent leurs arguments.

Mark Zuckerberg, par exemple, a en substance expliqué qu'un tel impôt ne servirait pas à grand-chose, puisqu'il donne déjà une partie de sa fortune à des organismes de bienfaisance. Selon lui, la mise en concurrence des ONG est indispensable et bien plus efficace que la centralisation étatique des efforts.

Gabriel Zucman, un jeune économiste de l'université de Berkeley favorable à une taxe sur la richesse, a croisé deux classements publiés par Forbes: celui des plus grandes fortunes et celui des plus grand·es philanthropes des États-Unis.

Comme le note justement Vox, la méthodologie est contestable. Ce ne sont pas les revenus mensuels qui sont pris en compte mais la fortune accumulée (souvent sous forme d'actions), rapportée à la somme des dons effectués en 2018.

Le calcul des dons est également délicat: les promesses peuvent ne pas correspondre aux sommes effectivement versées et leur irrégularité fausse nécessairement l'instantané de Zucman.

Autre défaut de l'exercice, les dons à des fondations, aux buts souvent plus troubles, ne sont volontairement pas pris en compte par Forbes.

Charité mal ordonnée

Bien qu'imparfaites, les données restent frappantes. Jeff Bezos, qui se dispute le titre de l'homme le plus riche de la planète avec Bernard Arnault et Bill Gates, a ainsi fait don de 131 millions de dollars [120 millions d'euros] à des bonnes œuvres en 2018. Cette menue monnaie ne représente que 0,1% de sa fortune –un chiffre que Vox décrit comme «pathétique».

Bill et Melinda Gates et Warren Buffet s'en sortent un peu mieux, avec respectivement 2,6% et 3,9% de leur richesse redistribuée à des associations et ONG. Michael Bloomberg atteint un notable 1,5% et Mark Zuckerberg culmine à 0,7%.

La plupart des autres membres du classement ne font pas beaucoup mieux que le patron d'Amazon, le résultat du calcul étant même de 0% pour certains noms de la liste.

Gabriel Zucman indique que les vingt milliardaires les mieux doté·es d'Amérique ont en moyenne redistribué 0,8% de leur magot à des œuvres philanthropiques en 2018, un pourcentage tombant à 0,3% si l'on exclut le couple Gates et Warren Buffet.

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