Suivez @millions sur Twitter, visitez le site de l'entreprise, choisissez six numéros et, si la chance vous sourit à pleines dents, peut-être remporterez-vous la coquette somme d'un million de dollars [environ 830.000 d'euros]. Trop beau pour être vrai? Pas tout à fait: l'opération est bien réelle. Elle dissimule néanmoins de nombreux détails.
Comme l'explique The Verge, Millions a certes été fondée par une équipe qui, jusqu'ici, a officiellement préféré garder l'anonymat, mais l'aventure n'a rien d'une coquille vide.
La start-up a ainsi réussi à lever 3 millions de dollars auprès d'anges fortunés et plutôt fameux: Biz Stone (cofondateur de Twitter), Joey Zwillinger, l'un des hommes derrière les baskets hype Allbirds, Dave Gilboa et Neil Blumenthal (les lunettes Warby Parker) ou Jeff Raider.
Qui veut gagner des followers?
Un autre de ces généreux donateurs est Daniel Greenberg, qui avec d'autres a fondé le collectif d'agitateurs MSCHF: sans doute la meilleure preuve qu'il y a quelques grosses anguilles sous la roche.
La première est mathématique. Selon les calculs de The Verge, il y a une chance sur 1.120.529.256 de remporter le gros lot d'un million de dollars –pour offrir un point de comparaison, c'est une chance sur 19.068.840 pour le Loto français, et une chance sur 116.531.800 pour l'Euromillions.
«Les chances de gagner le gros lot sont minces. Mais hey, tout ce que cela coûte est un follow sur Twitter», a expliqué l'équipe qui est derrière la start-up au site américain. Précisons néanmoins que de plus petites sommes sont régulièrement distribuées par Millions à quelques veinards et chanceuses, histoire d'alimenter l'intérêt du public pour l'opération.
Car c'est bien de cela qu'il s'agit: la loterie de Millions est une pure opération marketing, destinée à bâtir une audience et un large cortège de followers sur Twitter en vue du lancement d'un produit fintech qui n'a pas encore été révélé.
«Si on réfléchit aux coût d'acquisition, et c'est un point qui prête à controverse, les gens donnent juste de l'argent à Facebook ou Instagram, ou Apple ou Google. Ces dépenses vont directement dans les poches d'un réseau social, et non dans celles des gens», a expliqué à Techcrunch l'une des mystérieuses personnes responsables du jeu.
En allant fouiner dans les documents légaux de la SEC, le site révèle que la structure derrière Millions se nomme MyCard Inc., et que les créateurs de gifs.com, les frères Kieran et Rory O'Reilly, semblent en être les cerveaux.
Selon le site, qui a interviewé certains des généreux donateurs de l'opération, le produit qu'ils souhaitent lancer après le recrutement de cette audience, MyCard, sera une carte récompensant ses utilisateurs pour leurs comportement quotidien.