Les partisans de la transition du pétrole vers l'électrique, intégral ou hybride, peuvent se réjouir: tous les grands constructeurs du monde s'y mettent. Selon la firme AlixPartners, ce sont ainsi plus de 200 modèles qui devraient envahir le marché mondial d'ici à 2023.
Du moins si rien ne vient à manquer, souligne le Wall Street Journal. Outre le lithium ou le cobalt, dont l'extraction pose encore d'autres questions, les batteries des véhicules électriques ou hybrides nécessitent du nickel. Par ailleurs largement utilisé dans la fabrication de l'acier, le nickel est un allié de choix des constructeurs automobiles, qui y trouvent le moyen d'augmenter la densité énergétique de leurs piles.
Disette
La demande explose. L'offre, elle, ne suit pas. Le métal est produit dans des mines éparses, dont certaines sont difficiles d'accès –celles de Russie ou du Grand Nord canadien. Il a connu un boom fameux dans les années 2000, lorsque la Chine s'est mise à en consommer massivement, son prix passant en quelques années de moins de 10.000 dollars à plus de 50.000 dollars (46.000 euros) la tonne.
Quand la République populaire a trouvé un moyen de le remplacer par un substitut, le marché s'est effondré. Logiquement, les investissements dans son extraction minière se sont taris.
Il est pourtant urgent de trouver de nouvelles sources d'approvisionnement. Selon BMO Capital Markets, la demande en nickel sera de 353.000 tonnes en 2025. Mais, selon UBS, le déficit entre la production et la demande atteindra déjà 144.000 tonnes en 2020.
Quelques projets existent pour augmenter la production. Mais, échaudés par l'effondrement des années 2000, beaucoup de financiers hésitent à placer à nouveau des billes dans une matière première qui, si la technologie venait à changer, pourrait à nouveau perdre de sa valeur.