«Les Américains ont des drones, des avions, des équipements sophistiqués, mais ça ne nous aide en rien.» | Capture d'écran Airman Magazine via YouTube
«Les Américains ont des drones, des avions, des équipements sophistiqués, mais ça ne nous aide en rien.» | Capture d'écran Airman Magazine via YouTube

Au Niger, des bandits braquent une base aérienne américaine

Les quatre hommes ont dérobé 40.000 dollars, ainsi que la crédibilité des militaires installés sur place.

Plus importante ville du nord du Niger, Agadez se situe entre l'important désert du Sahara et la zone semi-aride du Sahel. C'est aussi là que se trouve l'Air Base 201, base aérienne faisant office de pivot pour l'armée américaine. C'est en effet un point clé dans ses efforts de renseignement, de surveillance et de sécurisation de l'ensemble de l'Afrique du Nord et de l'Ouest.

Celle que les locaux nomment tout simplement «la base américaine» (on rappelle que le français est la langue officielle du pays présidé par Mohamed Bazoum) coûte chaque année entre 20 et 30 millions de dollars à l'État américain, soit entre 18,7 et 28,1 millions d'euros.

Nichée dans une zone de sécurité longue de 25 kilomètres, l'Air Base 201 est équipée d'une palanquée de drones, dont les redoutables MQ-9 Reapers, et protégée par des clôtures, des barrières, des miradors et des chiens de combat. Mais il y a un mais.

Comme le révèle The Intercept, quatre hommes ont commis une attaque à main armée il y a une poignée de mois, dans le but d'empocher les 40.000 dollars (37.400 euros) qui leur faisaient de l'œil. Une opération pleinement réussie: le quatuor a réussi à s'enfuir dans son SUV avec cette coquette somme. Mais plus encore que le montant de la perte subie, c'est l'inefficacité des responsables de la sécurité de la base qui pose question. Car les assaillants ont pu opérer sans être inquiétés.

AK-47 et M-80

Les quatre braqueurs n'ont pas fait dans le détail. Avec leur véhicule, ils ont pris en filature le van dans lequel se trouvaient les billets verts, destinés à rémunérer les Nigériens travaillant à l'Air Base 201. Mais à moins d'un kilomètre et demi de la base, ces hommes munis de AK-47 et d'une mitrailleuse M-80 ont ouvert le feu pour contraindre les occupants du van à leur remettre l'argent. Avant de prendre la fuite avec deux sacs remplis de billets.

De nombreux civils ont assisté à la scène, mais ils semblent ne pas être tout à fait autorisés à s'exprimer sur le sujet. Un homme ayant filmé quelques secondes de l'attaque a même été arrêté par les autorités locales. «Ils ont dit qu'ils l'arrêtaient parce qu'il avait posté les images sur les réseaux sociaux», confie un autre témoin de la scène.

Peu de gens comprennent pourquoi une base militaire américaine s'est installée à Agadez. Chaque jour, ses habitants subissent la laideur de l'installation, les nuages de poussière que soulèvent les véhicules militaires et le bourdonnement des drones. Et tout ça pour quoi?

Officiellement pour que l'armée américaine puisse assurer la sécurité de la population du Niger. Mais le bilan dressé par les locaux est tout autre, comme le résume Liman Ahar Fidjaji, président d'un centre religieux dédié à la résolution des conflits, basé à Agadez: «Les Américains ont des drones, des avions, des équipements sophistiqués, mais ça ne nous aide en rien.» À l'intérieur de la ville tout comme en périphérie, on signale un nombre croissant de viols, d'agressions et de vols. Et les militaires américains ne semblent pas particulièrement œuvrer pour que cela cesse.

Les amateurs

Avec ce braquage, l'image calamiteuse de la base n'est sans doute pas près de s'arranger. Inefficace, gourmande en électricité –elle a déjà provoqué des coupures dans certaines parties de la ville, soudain plongées dans l'obscurité–, elle risque de finir par devenir la risée de toute la région. Une risée qui coûte cher.

En décembre, la police nigérienne a annoncé que «quinze bandits armés [avaient été] interpellés par les forces de sécurité», ajoutant que cela incluait les quatre braqueurs dont nous parlions plus haut. Mais plusieurs mois après, l'argent dérobé n'a toujours pas été retrouvé, et le doute subsiste quant à l'identité des membres du fameux quatuor.

Plus les semaines passent et plus la crédibilité de l'Air Base 201 est entachée. Désormais, personne ne semble plus croire que l'armée américaine soit capable d'assurer la sécurité de la zone. «Les Américains ont des outils sophistiqués, répète Liman Ahar Fidjaji. Des drones volent au-dessus de nos têtes de jour comme de nuit. Mais il y a des types qui circulent dans nos rues avec des armes. Comment est-ce possible?»

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