Le niveau de la dette globale continue encore et toujours d'augmenter. Selon l'Institut de la finance internationale (IIF), une association des grandes banques mondiales, 21 trilliards de dollars ont été ajoutés en 2017 et 3,3 en 2018. Elle attendrait aujourd'hui 243 trilliards.
La doxa économique voudrait qu'une dette importante se traduise entre autres par une hausse des taux d'intérêt. Or ces taux sont aujourd'hui très bas et ne sont pas près de remonter –la Banque centrale européenne (BCE) annonçait ainsi en mars qu'elle n'augmenterait pas les taux jusqu'à fin 2019, au moins.
Economic Bulletin: Interest rates for public debt are below growth rates for most euro area countries, which makes it easier to reduce debt levels https://t.co/c7qlpPE8J7
— European Central Bank (@ecb) 21 mars 2019
Toutefois, selon David Page, économiste pour le gestionnaire d'actifs AXA Invesments Manager, les banques centrales ne sont pas à l'origine de ce maintien des taux à un bas niveau: «Au contraire, les banques centrales ont eu à baisser les taux le plus possible parce que les taux d'intérêt naturels continuaient de descendre à cause de la dette.»
La dette augmente, les salaires stagnent
Axios explique qu'au cours des dernières années les liquidités disponibles ont grandement augmenté et que les entreprises privées en ont profité pour faire enfler leurs valeurs boursières et rémunérer leurs actionnaires. En effet, les fusions-acquisitions comme les rachats de leurs propres actions ont atteint des niveaux records.
Dans le même temps, les salaires ont stagné, ce qui a causé un recours de plus en plus massif à l'endettement de la part des classes moyennes, qui ont accumulé des montagnes de passif.
Ce déséquilibre s'accompagne de taux de croissance qui rechignent à redécoller. Avec une dette d'une telle importance, des taux d'intérêt bas ne suffisent pas, à eux seuls, à relancer l'économie. Robert Tipp, le directeur des stratégies d'investissement chez PGIM Fixed Income, précise: «Les banques centrales mettent leur taux d'intérêt à 0% ou à des taux négatifs et l'économie ne repart pas. Pourquoi personne n'empreinte à 0%? Soit parce qu'ils sont trop endettés, soit parce qu'ils ne savent même plus quoi faire de ces liquidités.»