Décidément, les baby-boomers sont nés à la bonne période. En plus d'avoir profité de salaires records, de faibles taux de chômage et d'une époque encore à ses balbutiements concernant les inquiétudes climatiques, leurs parents leur ont aussi légué des sommes phénoménales.
Selon une étude menée par United Income, une entreprise gestionnaire de fortune et conseillère en planning financier appartenant à la banque Capital One, le montant des héritages n'a cessé d'augmenter, et de manière considérable, entre 1989 et 2016 –soit à peu près à la fin de la vie des personnes ayant eu des enfants pendant le baby-boom, entre 1946 et 1964.
En 2016, l'année la plus récente pour laquelle il existe des données, les Américain·es ont hérité de 427 milliards de dollars (386 milliards d'euros). C'est une augmentation de 119% si on la compare à la somme totalisée en 1989, soit plus du double en moins de trente ans. En tout, cela représente 8,5 billions de dollars sur la période.
L'augmentation ne va pas s'arrêter là. Les boomers vieillissent et ne vont pas tarder à léguer à leur tour ces sommes à leurs enfants. Durant les trente prochaines années, 36 billions de dollars devraient ainsi passer d'une génération à l'autre: un record.
Bof ok boomer
C'est une plutôt bonne nouvelle pour les futurs héritiers, mais l'écoulement de cet héritage ne permettra probablement pas de faire taire les millenials et le mème Ok boomer. Car, avec l'allongement de l'espérance de vie, une grande partie des héritages arrivent dans les bras de personnes qui ont déjà atteint l'âge adulte depuis longtemps.
En 1989, l'âge moyen des personnes qui recevaient un héritage était de 41 ans. En 2016, il a augmenté d'une décennie pour atteindre 51 ans. Selon United Income, un quart des récipiendaires d'héritages dans les années à venir auront plus de 61 ans.
Les boomers vont ainsi transférer leur richesse à la génération dite «X», née entre 1966 et 1976, une redistribution qui devrait toucher un ménage sur cinq aux États-Unis. La moitié d'entre eux seront des adultes de classe moyenne, proches de la retraite –des parents dont les enfants auront, pour la plupart, déjà quitté le foyer.
Il y a donc fort à parier que ces sommes étayeront la sécurité financière des retraité·es et seront dépensées dans des frais médicaux et des maisons de retraite, plutôt que des couches (du moins pour enfants) et des études. Encore une fois, pas de chance pour les millenials.