Valeur refuge par essence, en particulier lors de tumultes internationaux, l'or continue à attirer les personnes qui investissent et à grimper vers les cimes –son cours a gagné 20% en 2019. L'or est pourtant loin d'être le métal le plus précieux.
Très utilisé dans l'industrie automobile, le rare palladium l'a dépassé l'an dernier. Mais, dans l'ombre, un autre métal a fait plus fort encore. «Élément chimique de numéro atomique 45 et de symbole Rh», pour reprendre les termes exacts de Wikipedia, le rhodium a ainsi explosé, laissant sur place son cousin palladium tout autant que l'or.
Comme le palladium, le rhodium est un matériaux rare: seules 20 tonnes étaient –difficilement– produites en 2010, à 80% en Afrique du Sud mais également dans l'Oural ou au Canada. Lui aussi très demandé par l'industrie automobile, son cours a été multiplié par 12 ces quatre dernières années, comme le note Bloomberg.
Le rodéo du rhodium
Et cela ne semble pas devoir s'arrêter: le cours de Rh, qui s'établissait à 5.500 euros environ fin 2019, se situait à près de 7.200 euros mi-janvier. La demande du secteur automobile n'est pas seule reponsable de cette flambée. Attirés par la hausse «naturelle» du prix du métal, certains portefeuilles y placent également quelques petites fortunes, amplifiant encore le phénomène.
Il est pourtant plus compliqué d'investir dans le rhodium que dans l'or ou le palladium. Comme l'explique Bloomberg, le marché est minuscule par rapport à celui de l'or, de l'argent voire du palladium, et ne dispose pas de structure d'échange aussi aisément accessible.
Selon certains analystes, le record établi à près de 9.100 euros en 2008 pourrait être battu cette année. D'autres notent en revanche que la petitesse du marché ainsi que sa grande dépendance à l'Afrique du Sud, où grèves de mineurs et coupures d'électricité ne sont pas exceptionnelles, en font un investissement particulièrement volatile.