Lorsque vous passez au supermarché pour des courses imprévues et que vous n’avez pas de sac sur vous, il y a des chance que vous payiez quelques dizaines de centime pour un sac en papier marron flanqué du gros logo du magasin, notent nos confrères de Quartz.
De fait, en rentrant chez vous avec ce sac en main, vous devenez un panneau publicitaire ambulant. Dès lors, est-il normal de devoir payer pour faire de la publicité? La question divise en Inde, après qu'un client se soit plaint d’être délesté de 3 roupies (38 centimes) pour un sac en papier dans un magasin de chaussures Bata.
En matière de sac, la situation en Inde est assez proche de celle en France. En 2011, le gouvernement indien a interdit les sacs plastiques gratuits à usage unique, trop polluants. Les grands magasins ont donc commencé à proposer les fameux sacs en papier rigide. Seulement, comme ils sont plus chers, ils sont désormais à la charge du client. Même scénario, donc, qu’en France depuis 2016.
Ecolos ou profiteurs?
Bata se défend en estimant que «fournir des sacs plus écologiques est un coût suplémentaire pour l’entreprise» et qu’il est donc naturel que ce soit payant. Des voix se font toutefois entendre pour souligner que les enseignes ont profité du passage au papier afin d'augmenter leurs profits quand, auparavant, fournir un sac était considéré comme faisant partie de la transaction.
Un client doit payer pour tout ce qu’il achète, et le sac ne fait pas partie du produit.
En 2017, le magazine Capital avait enquêté sur cette pratique et s’était rendu compte qu’en France, la situation variait selon les enseignes. Certaines vendaient les sacs à prix coûtant, mais d'autres allaient jusqu'à doubler le prix afin de réaliser un bénéfice sur chaque pièce vendue.
Et cela est sans tenir compte de la publicité gratuite induite par la présence du logo imprimé sur le sac. En Inde, une association de consommateurs a donc demandé à Bata de payer 9.000 roupies (115 euros) de dommages et intérêts. Leur raisonnement étant que si ces sacs avaient vraiment un but uniquement environnemental, ils seraient gratuits.
Pour autant, pas sûr que cette plainte puisse aboutir, estime Ashok K. Aggarwal, un avocat Indien: «Un client doit payer pour tout ce qu’il achète, et le sac ne fait pas partie du produit», estime-t-il, rappelant que «ce n’est pas un achat forcé. Il n’y a pas de facturation cachée, de rupture de confiance ou de pratique déloyale de la part d’un vendeur qui déclare à l’avance le prix du sac.»