57 milliards d'euros, c'est la somme dépensée en armement par l'Arabie saoudite en 2019. Mais cette époque semble déjà loin. Avec un baril de Brent en dessous des 50 dollars [environ 46 euros], le royaume risque d'être contraint de revoir ses priorités. Selon certain·es analystes, il pourrait même devoir annuler des contrats d'armement déjà signés.
«Si l'Arabie saoudite n'était pas de loin l'un des plus gros acheteurs d'armes, elle ne pourrait probablement pas compter sur le soutien sans réserve d'importantes puissances occidentales. L'une des conséquences des achats d'armes est que vous achetez [aussi] des relations», explique Andrew Feinstein, spécialiste de la corruption et des contrats d'armement.
Stop ou encore?
En équipements militaires, l'Arabie saoudite dépense une part de son PIB bien plus importante (8%) que la Russie (3,9%), les États-Unis (3,4%), l'Inde (2,4%) ou la Chine (1,9%).
Cela a contribué à solidifier ses alliances avec des pays occidentaux producteurs et exportateurs d'armes. Entre 2009 et 2018, la France a par exemple vendu pour 11,3 milliards d'euros d'équipements militaires à Riyad.
Les spécialistes sont divisé·es sur leurs prédictions. Certain·es pensent que le royaume va être contraint d'effectuer des coupes budgétaires. D'autres affirment que Riyad va continuer à dépenser pour sauver la face et conserver le soutien américain.
Surtout en cas de victoire de Joe Biden, qui a promis de réévaluer la relation avec l'allié saoudien. Le fonds souverain du royaume poursuit ainsi sa frénésie d'investissements.