Comme l'explique Axios, qui reprend des chiffres fournis par la firme spécialisée Pitney Bowes, la planète a expédié 87 milliards de paquets, petits et gros, en 2018.
Le chiffre est en forte hausse comparé à 2017, année où il s'établissait à 74,4 milliards. Cette croissance massive est en grande partie dûe à l'emprise sur le commerce des géants d'internet comme Amazon, Alibaba, Rakuten ou Wish.
La Chine représente à elle seule 60% des envois postaux (50,5 milliards de paquets), loin devant les États-Unis (12,5 milliards) et le Japon (9,4 milliards).
Ces 2.760 colis expédiés par seconde ne sont pas sans poser de questions. La première est bien sûr d'ordre environnemental. Le besoin créé chez les consommateurs et consommatrices par les acteurs du e-commerce, en particulier Amazon avec sa politique d'abonnement et de livraison en un jour, est sans surprise extrêmement coûteux pour la planète.
À cette pollution initiale, il faut ajouter celle de la fast fashion et de l'exorbitant coût caché des retours ou celle des vêtements de seconde main échangés sur des plateformes comme Vinted.
Trump contre la Chine
Le second enjeu est politique. Donald Trump, qui ne porte ni Amazon ni Jeff Bezos dans son cœur, a régulièrement pesté sur l'aide et les subventions que l'«Everything Store» a reçues de la part de l'US Postal Service (USPS), la poste américaine.
Si l'administration du président américain a plutôt contredit cette théorie, Bezos lui-même a reconnu en juillet 2019 avoir bâti une partie de sa fortune grâce à l'USPS.
De vives critiques ont aussi été adressées à la Chine. Il a été reproché aux services postaux du pays asiatique un grand laxisme dans sa recherche d'envois de Fentanyl vers les États-Unis, où le stupéfiant analgésique est l'un des principaux acteurs de la crise des opioïdes.
Comme pour Amazon, Donald Trump a également réprouvé que les importations par voie postale de produits chinois vers les États-Unis soient largement subventionnées par l'USPS, qui supporte le coût des livraisons finales au sein du pays.
La crise fut telle que les États-Unis ont récemment menacé de quitter l'Union postale universelle (UPU), au risque de faire s'effondrer un système primordial pour les échanges internationaux. Des réunions d'urgence ont été organisées et un accord a été trouvé pour préserver l'UPU d'un «scénario cauchemar».