L'histoire est familière pour quiconque voyage en zone de transit. Alors que vous attendez votre prochain vol depuis une heure, une envie vous saisit. Vous avez faim et soif. Ni une ni deux, vous vous dirigez vers l'un des nombreux magasins mis à votre disposition. Une bouteille d'eau et des cookies. Là, c'est le choc assuré: «10 euros s'il vous plaît.»
The Hustel a récemment analysé le prix de diverses marchandises vendues dans quatre aéroports. Selon la publication, un produit identique coûte deux fois plus dans un aéroport que s'il avait été acheté en ville. En moyenne, nous dépenserions 6 euros pour chaque heure passée dans leurs couloirs.
Intuitivement, on se dit qu'il ne nous reste qu'à ouvrir un magasin à Roissy-Charles-de-Gaulle, LAX ou Heathrow pour s'assurer un business juteux. La réalité est plus complexe qu'il n'y paraît.
Taux de marge
«Il faut vraiment qu'il y ait beaucoup de passage pour cela en vaille la peine, a déclaré à The Hustle, Michael Lindsay, propriétaire d'elizabethW, une boutique de cosmétiques à San Francisco. Vous devez vendre beaucoup pour couvrir les coûts.» Avant de rapporter de l'argent, ces boutiques pour touristes et autres individus en transit coûtent à leurs propriétaires.
Plutôt que des montants mensuels fixes, leurs loyers sont ponctionnés par les aéroports sur la base d'un pourcentage prélevé sur les revenus réalisés. Les propriétaires des murs peuvent par exemple spécifier qu'ils souhaitent toucher 10% sur l'ensemble des ventes jusqu'à un million d'euros de chiffre d'affaires puis 12% si l'entreprise dépasse ce montant. Plus un magasin gagnera, plus il paiera –ce qui n'est pas le cas pour les boutiques des centres-villes ou des centres commerciaux.
Frais démultipliés
Acheter et construire peut également atteindre un montant considérable. «Le coût pour un pied carré [environ 0,09 mètre carré] varie entre 450 et 2.000 dollars [de 403 à 1.790 euros] dans un aéroport [là où la moyenne américaine gravite autour de 56 dollars]», explique Gluck, un conseiller en aviation.
Les frais de sécurité, de manutention et de logistique sont bien plus importants que pour l'épicier du coin. «Tout doit être contrôlé» avant d'être mis en boutique, affirme Sarah Imberman, directrice de S. Levy Foods.
Les coûts liés à la main d'œuvre ne sont pas en reste. Le personnel est souvent mieux payé pour compenser les trajets quotidiens vers l'aéroport, le paiement du stationnement, l'épreuve des contrôles de sécurité et l'obtention de badges onéreux et difficiles à obtenir.
Ces frais supplémentaires permettraient d'expliquer le prix que vous venez de mettre dans cette simple bouteille d'eau ou ce paquet de cookies.
Ce n'est pas une raison pour s'inquiéter de la santé financière de ces enseignes. Selon un rapport récent, le commerce de détail dans les aérogares génère 40 milliards de dollars par an à l'échelle mondiale et devrait atteindre 60 milliards de dollars d'ici 2022.