Comme d'autres entreprises du secteur, QuaDream opérait depuis Chypre. | Rahul Shah via Pexels
Comme d'autres entreprises du secteur, QuaDream opérait depuis Chypre. | Rahul Shah via Pexels

Comment le gouvernement israélien a débranché QuaDream, qui promettait d'espionner WhatsApp

L'entreprise israélienne planchait sur une technologie «terrifiante».

En août 2021, le fabricant israélien de logiciels espions QuaDream entamait des négociations avec le royaume du Maroc pour lui fournir sa technologie Reign, qui permet de s'introduire chez les propriétaires d'iPhone à leur insu, à la manière du Pegasus développé par son compatriote NSO Group, dévoile le quotidien israélien Haaretz.

Comme d'autres entreprises du secteur, QuaDream opérait depuis Chypre, avec une société baptisée InReach, avant que les deux entités ne se brouillent pour des raisons financières. Suivant le chemin tracé par NSO, elle avait notamment vendu sa technologie à l'Arabie saoudite et prospecter en Afrique, en Asie et dans le monde arabe.

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Les révélations du «projet Pegasus» concernant l'utilisation du logiciel espion par le Maroc pour surveiller de hauts responsables politiques en France et en Espagne, y compris Emmanuel Macron, ont déclenché une crise diplomatique à l'automne 2021. Et suscité la colère des États-Unis, dont des responsables avaient été espionnés par un client africain de NSO.

Le groupe NSO et sa compatriote Candiru ont même été sanctionnés par Washington. Sans parler de l'utilisation de Pegasus par des États autoritaires comme l'Arabie saoudite et l'Azerbaïdjan, notamment pour cibler des dissidents politiques, des journalistes et leur entourage.

Fin de la récréation

Pour toutes ces raisons, le gouvernement israélien a mis un coup d'arrêt à sa «cyber-diplomatie» consistant à fournir des logiciels espions aux pays dont l'État juif s'était rapproché, en particulier aux régimes autoritaires. Israël a donc bloqué le renouvellement du marché entre NSO Group et les autorités marocaines, ainsi que tout contrat entre QuaDream et Rabat, et restreint la liste des prospects autorisés de cent à trente-cinq –principalement des démocraties occidentales.

Ces restrictions ont coulé QuaDream, qui avait tout misé sur le logiciel espion à la différence de son concurrent NSO, et cherche désormais à revendre ses actifs à d'autres acteurs du secteur.

L'entreprise avait également commencé à développer une technologie permettant de surveiller les téléphones Android, possiblement à travers WhatsApp, sans avoir besoin d'intervenir physiquement sur le téléphone cible. Elle planchait également sur un projet de spyware «terrifiant», sur lequel Haaretz ne donne davantage d'informations.


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