Ce jeudi 19 décembre, Vladimir Poutine tient sa grande conférence de presse annuelle. Lors de celle de l'an dernier, il avait promis que la Russie allait rapidement sortir de la crise économique qu'elle traversait, sans avoir à changer de politique vis-à-vis de l'Ukraine –en dépit donc des sanctions internationales.
Seulement, la Banque mondiale estime la croissance russe à seulement 1,2% en 2019: des résultats en deça des projections de 2018 et très éloignés des promesses du candidat Poutine lors de sa campagne de 2016 pour un quatrième mandat, puisqu'il garantissait à l'époque une croissance de 4% par an.
Le gouvernement mise sur une accélération de l'activité dans l'année à venir, mais il a tout de même consenti à abaisser ses prévisions pour 2020 de 2% à 1,7%. Le ministère de l'Économie prédit ensuite une rapide augmentation à 2,5% en 2021, puis un passage de la barre des 3% en 2022.
Indispensables réformes
La Banque mondiale est moins optimiste. Elle anticipe également une amélioration, mais plutôt de l'ordre de 1,6% en 2020 et 1,8% en 2021. Même son de cloche du côté du FMI, qui prévoit 1,8% de croissance à long terme en l'absence de réformes structurelles.
Renaissance Capital, une banque d'investissement basée à Moscou, propose des projections parmi les plus optimistes. Mais même pour elle, le seuil des 3% semble hors d'atteinte: «Nous sommes une économie vieillissante, nous aurions besoin d'une immense restructuration pour faire grimper la croissance», confie à Bloomberg Sofya Donets, une économiste de la banque.
Un plan d'investissement de 400 milliards de dollars dans les infrastructures baptisé «projets nationaux» était supposé être mis en œuvre cette année, mais il a été reporté à 2020.
Selon la Banque mondiale, le programme devrait contribuer à 0,1 point de pourcentage de croissance en 2020 et entre 0,2 et 0,3 point en 2021. En attendant, le président russe n'aura d'autre choix que de jouer sur la corde patriotique pour ne pas complètement s'aliéner son électorat.